La richesse du sol est un élément essentiel pour la production maraîchère biologique. À défaut d’utiliser des engrais chimiques, le producteur ou la productrice doit trouver des moyens naturels d’enrichir le sol après la culture. En Irlande, pour pallier ce problème, le trèfle incarnat est utilisé comme engrais vert en maraîchage.
Des qualités multiples
Pendant sa croissance, une plante consomme une partie des nutriments présents dans le sol pour se développer. Après une culture, le sol est appauvri, ainsi, pour pouvoir apporter suffisamment de matière organique pour la prochaine culture, il est essentiel de l’enrichir. La culture du trèfle incarnat a donc un rôle capital. Cette plante appartenant à la famille des légumineuses, permet de fixer l’azote dans le sol. En effet, la plante absorbe l’azote présent dans l’air, et le fixe au niveau de ses racines dans le sol. Ses racines favorisent une aération et un bon drainage. Elle est aussi un bon moyen de protéger le sol de l’érosion. Enfin, une fois fauchée, elle peut être utilisée comme fourrage pour le bétail. Ainsi, les qualités du trèfle rouge sont multiples. Dépassé par la production de masse, il retrouve petit à petit son utilité dans les exploitations plus modérées.
Un avis irlandais
En Irlande, dans le comté de Tippérary, Annie Dalton, maraîchère biologique, sème le trèfle rouge une fois ses cultures estivales récoltées. Les graines sont semées à la volée, environ 15 kilos par hectare. Un an et demi plus tard, au printemps, les trèfles sont fauchés, puis la terre est recultivée. Selon elle, deux ans sont nécessaires pour que la terre s’enrichisse en éléments nutritifs. Ainsi chaque année un plan de rotation est mis en place pour renouveler la richesse de ses terres. Pour améliorer le processus d’enrichissement le trèfle peut se coupler avec plusieurs plantes, notamment d’autres légumineuses, à savoir la luzerne, la vesce, ou encore le seigle… L’utilisation du trèfle comme engrais est parfaitement adaptée à cette petite exploitation biologique d’une quarantaine d’hectares. En effet, le climat y est assez pluvieux, le sol est principalement travaillé à la main, ce qui évite un tassement de la terre. Enfin, la non utilisation de produits chimiques et la rotation des cultures permettent au trèfle de se développer pleinement, et à la terre d’être toujours fertile.