Le plastique est depuis de nombreuses années présent partout dans notre vie : dans nos voitures, dans nos maisons, dans les emballages de nos aliments, jusque dans l’ordinateur que j’utilise pour écrire ce texte. Depuis les années cinquante, la production mondiale de plastique a explosé. Elle est ainsi passée de 2 millions de tonnes par an en 1950 à plus de 400 millions de tonnes en 2017, soit 200 fois plus ! La production de plastique cumulée s’élève à plus de 8 milliards de tonnes depuis 1950… soit l’équivalent de plus de 800 000 tours Eiffel !
Beaucoup de plastique étant employé pour fabriquer des emballages ou des objets jetables, il se retrouve ainsi rapidement transformé en déchet, dont seule une petite partie sera recyclée (environ 30 % en Europe), le reste étant incinéré, enfoui ou… abandonné dans la nature. On estime ainsi le total des déchets plastiques accumulés à plus de 6 milliards de tonnes, un chiffre qui devrait doubler d’ici 2050 !
Les océans pollués
Les déchets de plastiques dans les océans forment aujourd’hui ce qu’on appelle le « septième continent », en réalité en plusieurs endroits de la planète. La zone la plus connue est sans doute dans le nord-est de l’océan Pacifique où, d’après des scientifiques, 1 800 milliards de morceaux de plastique sont accumulés sur une surface grande comme trois fois la France. Si ces zones contiennent des objets identifiables, comme des bouteilles, il s’agit surtout d’une « soupe » de plastique formée de particules de microplastique de quelques millimètres de taille.
Des organisations de consommateurs et consommatrices belges, italiennes, espagnoles, autrichiennes et danoises ont voulu savoir si on retrouvait ces microplastiques, de taille inférieure à 5 millimètres, dans du sel, des mollusques et des crustacés.
Le résultat est, vous vous en doutez, consternant. Ce sont en effet 71 % des mollusques, 66 % du sel et des crustacés qui sont contaminés par ces microplastiques. La contamination semble généralisée car l’étude ne fait pas ressortir de différence significative entre les différents modes de production ou zones.
Notre santé attaquée
On sait que les plastiques contiennent souvent des substances inquiétantes pour notre santé, comme le maintenant célèbre bisphénol A ou des phtalates, entrant dans la composition de certains plastiques. Des scientifiques notent aussi de fortes concentrations de polluants tels que les biphényles polychlorés (BPC) ou les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui peuvent quant à eux s’accumuler dans les microplastiques.
Beaucoup de ces substances étant des perturbateurs endocriniens connus, on peut donc s’inquiéter des conséquences à long terme de cette exposition alimentaire… qui vient s’ajouter à d’autres expositions alimentaires, comme les résidus de pesticides, dont Générations Futures vient de montrer que les 2/3 des résidus étaient soupçonnés d’être eux aussi des perturbateurs endocriniens.
Générations Futures - www.generations-futures.fr
