L’arbre des villes est grignoté par l’urbanisation, l’arbre des champs est grignoté par la mécanisation, l’arbre des forêts est grignoté par l’exploitation.
Pourquoi ?
Peut-être parce que nous avons tendance à aborder la nature du côté qui nous est directement utile. Et nous ne connaissons que trop l’utilité d’un arbre mort : il fait des planches, du papier, du bois pour se chauffer. De même, il nous est utile de supprimer des arbres pour gagner de la place où habiter, circuler en voiture, ou encore pour laisser le champ libre au tracteur.
Mais, pour défendre nos arbres, nous gagnerions à mieux connaître en quoi ils nous sont utiles de leur vivant. Ils savent nous aider dans de nombreux domaines, dont certains sont tout simplement vitaux. Au-delà de leur utilité, les arbres regorgent d’une richesse que nous commençons à peine à percevoir. La science s’intéresse depuis peu à l’arbre pour des propriétés que nous croyions réservées aux animaux : l’échange, la communication, la mémoire… Les découvertes sont surprenantes. Ces conclusions résultent de longues et minutieuses études, pourtant nous sommes parfois tenté·es de dire qu’elles pourraient provenir du simple bon sens, comme le fait que nous nous sentons mieux en présence des arbres. Après tout, nos lointains ancêtres vivaient dans les arbres. Quoi de plus logique que d’être faits pour vivre en leur compagnie ?
Raison de plus pour s’armer de bons arguments et s’organiser collectivement afin de préserver nos arbres. Parce que quand on coupe des branches ou un tronc, c’est un peu nos propres racines que nous coupons.