Face à une alimentation industrielle qui nous échappe, dans laquelle nous ne connaissons ni l’origine des produits transformés que nous mangeons, ni le visage des personnes qui l’ont produite, des alternatives existent.
Le lieu le plus emblématique de cette réappropriation de notre alimentation est le « marché de producteurs ». Les AMAP et d’autres systèmes de paniers en vente directe se sont également multipliés, avec pour objectif de retisser des liens entre la ville et la campagne et de dépasser les fossés existants entre le travail de la terre et le plaisir de l’assiette.
Pour les produits secs, les coopératives sont les lieux par excellence où l’on peut trouver un accès à des produits de qualité sans intermédiaires multiples. Cette absence d’intermédiaires permet de conserver des prix à la fois justes pour les personnes qui produisent les aliments, et accessibles aux petits portefeuilles. (1)
Magasins de product·rices, coopératives de consommation, supermarchés coopératifs illustrent cette volonté d’un accès économique facilité aux produits écologiques ou locaux, tout en cultivant le lien avec les producteurs et les productrices.
Parmi ces coopératives, certaines ont fait le choix de fonctionner de manière autogérée et sans salarié·es. On y expérimente une forme d’organisation originale, simple, très horizontale, assez facilement reproductible avec peu de moyens, et qui fonctionne.
De quoi interroger nos modèles associatifs classiques. De quoi également donner envie d’expérimenter des formes d’autogestion radicales et inspirantes. Autour de l’alimentation écologique et sociale, mais pas que.
Guillaume Gamblin
(1) Silence a donné voix à certaines de ces initiatives dans son numéro de septembre 2017, « Tout le monde a le droit de bien se nourrir », à propos du réseau VRAC à Strasbourg et à Villeurbanne, et des Amis du Zeybu à Eybens (Isère).