Le déclin des populations d’abeilles et autres insectes pollinisateurs est une preuve supplémentaire de l’écocide en cours. Par milliards, des insectes se meurent en silence. Les études se multiplient pour constater l’effondrement écosystémique actuel.
Une disparition massive
Près de 80% des insectes auraient disparu en moins de trois décennies ! Chaque année, ce sont plus de 300 000 ruches qui disparaissent en France à cause des pratiques agricoles productivistes. L’arrachage des haies, la monoculture transformant de vastes étendues agricoles en désert biologique, l’épandage d’engrais et pesticides sont autant de causes permettant d’expliquer ce crime contre l’environnement.
Notre relation symbiotique avec les pollinisateurs est pourtant avérée. Sur les 100 espèces végétales cultivées qui fournissent 90 % des aliments mondiaux, 71 sont pollinisées par les abeilles. Les cultures maraîchères et fruitières dépendent par exemple à 90 voire 100 % des insectes pollinisateurs et 80 % des plantes à fleurs dépendent de ce type d’insectes pour leur reproduction et donc pour leur survie.
Une réponse en dessous des enjeux
Le recours aux insecticides néonicotinoïdes, dont la toxicité est 5 000 à 10 000 fois plus élevée que l’insecticide DDT pourtant interdit en France depuis 1972, est de ce fait proprement scandaleux et menace la survie même de l’humanité et sa capacité à assurer sa subsistance alimentaire.
Face à ce drame silencieux, les parlementaires ont fini par accepter, en 2016, une interdiction de ces insecticides tueurs d’abeilles à partir de septembre 2018. Comme dans les mauvais contrats d’assurance, les député·es ont assorti cette interdiction de clauses illisibles et de dérogations possibles jusqu’en 2020. Les « expert·es » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire et environnementale, bien à l’abri des regards indiscrets, conseillent le gouvernement qui s’apprête à accepter de prolonger l’utilisation de ces insecticides néonicotinoïdes d’au moins deux ans !
Alors que des alternatives agronomiques existent et que ces dernières sont mises en oeuvre tous les jours par des dizaines de milliers d’agriculteurs bio, le gouvernement entretient l’idée selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative à l’agriculture chimique.
Face à cette volonté gouvernementale de donner des gages aux petit·es chimistes faisant profession d’agriculTueu·ses,
la mobilisation doit redoubler. L’interdiction adoptée par les parlementaires doit être ferme et définitive. En parallèle, des milliers de citoyens sont en train de créer des zones de BZZZ en semant des graines mellifères. Chaque zone créée est un signal adressé à ceux qui préfèrent remettre à demain les décisions qui auraient dû être adoptées avant-hier.
Gageons que la mobilisation citoyenne saura se faire entendre de décideurs politiques majoritairement atteints de surdité démocratique.
www.agirpourlenvironnement.org.