Dans les milieux écologistes et décroissants, on a souvent l’impression que le syndicalisme n’est pas un allié de premier plan pour porter les combats qui nous sont chers. Les syndicats y ont l’image de défenseurs acharnés du productivisme et de l’industrialisme. Les luttes pour la préservation de l’emploi et de défense du pouvoir d’achat sont vues comme entrant en tension avec les combats contre le nucléaire ou pour la reconversion des industries polluantes, sans même parler de décroissance.
On pourrait en rester là.
Mais ce serait passer à côté d’une autre réalité. Depuis plusieurs années, de nombreux germes d’écologie sortent du terreau social fertile du syndicalisme. Plusieurs articles de ce dossier montrent comment des rapprochements sont possibles autour des enjeux de santé, de climat ou encore de réduction du temps de travail.
Une écologie sociale qui ne se réduit pas à l’environnemental et un syndicalisme qui ne se réduit pas au social, mais qui tous deux se politisent et s’ancrent dans une critique commune du capitalisme, trouvent de nombreux points de convergence possibles (1).
Ils peuvent alors apprendre à lutter ensemble à la fois pour la préservation du vivant et pour l’amélioration des droits sociaux et politiques.
Tels deux arbres dont les branches se gênent parfois, mais dont les racines s’entrenourrissent dès lors qu’ils sont ancrés dans un terreau commun.
De nombreux défis demeurent et de nombreux débats houleux restent à mener, mais nous avons découvert, au fil de ce dossier, de nouveaux camarades.
Guillaume Gamblin