Dans La forêt jardin, Martin Crawford s’appuie sur son expérience personnelle pour présenter tous les avantages qu’il y a à planter des arbres donnant des parties comestibles (fruits, feuilles, sève…). Il intègre dans sa réflexion la question du changement climatique et le risque de la fin du pétrole et donc la nécessité de produire de la nourriture en économisant l’énergie. Il explique les avantages des arbres (fixation de l’azote, climatisation naturelle, fertilité des sols) et ses limites : si en région tropicale, on peut cultiver à l’ombre des grands arbres, c’est de moins en moins vrai au fur et à mesure que l’on va vers les pôles. Il explique les mesures à prévoir : se protéger du vent, conserver des clairières pour cultiver des plantes annuelles (potager plus classique), la possibilité d’introduire des champignons et décrit longuement de nombreuses espèces de plantes que l’on peut intégrer de la canopée au sol.
Dans Planter des arbres pour les abeilles, Yves Darricau adopte une démarche assez proche mais avec une autre motivation : une des causes de la disparition des abeilles est le réchauffement climatique qui entraîne un décalage dans la production du pollen par les plantes. S’appuyant sur les bons résultats que l’on peut observer en centre ville où la température est déjà à 2°C au-dessus de celle des campagnes, il propose de s’en inspirer pour le choix des arbres à planter. Donnant un calendrier des floraisons de chaque espèce, il montre tout l’intérêt de certaines plantes parfois décriées : par exemple, le lierre est la plante qui a les fleurs les plus tardives à la fin de l’automne.
Ces deux livres, richement illustrés, présentent aujourd’hui la place importante que peuvent avoir les arbres pour améliorer la résistance de notre environnement au changement climatique. Pratiques et passionnants.
La forêt jardin, préfaces de Rob Hopkins et Charles Hervé-Gruyer, traduction Aurélien Davroux, éd. Ulmer, 2017, 352 p., 35 €
Planter des arbres pour les abeilles, éd. de Terran, 2018, 224 p., 19 €