Vous avez un message à faire passer ? Vous êtes révolté·es par un événement ? Vous n’êtes pas une organisation de masse ? Ce n’est pas encore grave, tel le petit colibri vous pouvez agir.
La non-violence offre une multitude de moyens, et si certains sont à la portée d’activistes prêt·es à faire de la prison, beaucoup sont à la portée de quelques personnes motivées.
Ainsi je vous propose ce mois-ci un moyen simple de vous exprimer : la marche ou défilé en silence.
L’important dans une action est de faire passer votre message. Avec des petits panneaux A3 (30 x 42 cm) cloués sur un bout de bois, vous allez confectionner un moyen d’expression à usage renouvelable.
Une imprimante A3 ou un bon dessin collé sur ce petit panneau, et vous pouvez défiler dans le centre ville de votre village.
Le silence attire l’attention
Pas besoin de crier dans un mégaphone : cela fait fuir les badauds, surtout si le mégaphone est de mauvaise qualité et le son inaudible. Au lieu d’un message clair les passant·es n’entendent que du bruit. Le silence s’impose alors…
Voir une dizaine (ou plus) de personnes défilant silencieusement en file indienne, portant des pancartes avec un slogan, c’est attirer l’attention à coup sûr.
Ce défilé bien ordonné est suffisamment photogénique pour permettre une photo de la presse locale que vous avez informée bien entendu, et même une petite vidéo qui va alimenter votre compte sur les réseaux sociaux. La visibilité peut être renforcée par le port d’un t-shirt ou un élément vestimentaire identifiable (écharpe blanche).
Communiquer avec les passant·es
Nous avons pu constater que non seulement le défilé silencieux ne fait pas peur aux passant·es, mais certaines personnes approchent pour mieux lire la pancarte. Lors d’un défilé comme celui sur la photo en soutien aux moines birmans victimes de la répression en 2007, nous avons pu constater que des personnes se mettent dans la file pour participer.
Il ne faut pas négliger le petit tract qui va présenter votre action, votre revendication, et bien sûr le contact où vous joindre, voire le prochain rendez-vous (permanence, réunion publique…). Vous vous organisez pour que deux ou trois volontaires distribuent ces tracts aux personnes qui s’approchent ou posent des questions. Ainsi les « porteu·ses de pancartes » ne sont pas perturbé·es par des discussions latérales. La file peut ainsi rester bien constituée et en silence.
Une tâche importante est d’avoir un·e animat·rice de la file : la personne en tête qui va tracer le chemin, éventuellement arrêter ou déplacer la file en fonction des aléas. Il est intéressant que ce ou cette « leader » soit sensible à ce qui se passe autour de la manifestation (attroupement, véhicules, traversée de rue…) afin que le déroulement du cortège soit souple et sans problème, et surtout sans danger pour les participant·es.
La répartition des tâches est un élément très important pour une action non-violente réussie.
En plus des distribut·rices de tracts il y aura la personne qui va discuter avec les journalistes et le contact avec la police. Mais nous y reviendrons
Tous les deux mois, Serge Perrin aborde un aspect pratique de l’action non-violente.
Mouvement pour une Alternative Non-violente – Lyon, www.nonviolence.fr