Sous forme de reportage puis d’entretien avec les maires, la présentation de six communes présentant des démarches originales : deux rurales (Puy-Saint-André dans les Hautes-Alpes et Trémargat en Bretagne), deux périurbaine (Ungersheim, près de Mulhouse et Loos-en-Gohelle près de Lens, deux anciennes villes minières), deux grandes villes (Grenoble et Paris). Les communes sont comparées deux à deux, notamment sur la participation citoyenne, l’engagement écologique, la prise en compte des données sociales, la sécurité alimentaire, le rapport à la croissance économique, etc. C’est déjà intéressant. Mais la conclusion, sur 50 pages, rend l’ouvrage excellent : une longue analyse de l’auteur sur les espoirs que l’on perçoit dans ces communes, sur les limites (de plus en plus criantes quand la taille de la population augmente) et sur la difficulté à penser le changement de société à partir du local. Mathieu Rivat prolonge donc la réflexion en faisant appel aux analyses très pointues de Murray Bookchin, libertaire et écologiste qui a envisagé des confédérations de communes. Il fait également référence au roman Ecotopie (qui imagine une indépendance de la côte ouest des États-Unis). Il présente enfin les réflexions de l’actuelle équipe municipale de Barcelone qui appelle à la création d’un réseau de « villes rebelles » pour reprendre du pouvoir sur l’Europe et l’État. Stimulant. MB
Éd. Actes Sud / Domaine du possible, 2017, 326 p., 21,80 €
Ces maires qui changent tout. Le génie créatif des communes de Mathieu Rivat
Silence existe grâce à vous !
Cet article a été initialement publié dans la revue papier. C'est grâce à vos abonnements et à la vente de la revue que nous pouvons continuer à proposer des alternatives à la société consumériste et destructrice actuelle. Sans publicité, sous forme associative, notre indépendance et notre pérennité dépendent de votre engagement humain et financier !