Un réseau national pour habiter autrement

Silence : Qu’est-ce que la Coordin’action nationale des associations de l’habitat participatif ?
Cécile Viallon : Il y a 3 courants dans l’habitat groupé : l’autogestionnaire, le coopératif et l’autopromotion. En 2010, sous l’impulsion de l’association Éco-quartiers Strasbourg et des élu·es de la métropole, le courant de l’autopromotion a réalisé des rencontres nationales à Strasbourg. Nous nous sommes mis d’accord sur le terme « participatif », le plus petit dénominateur commun. C’est une démarche qui permet à des groupes de citoyen·nes de concevoir, réaliser et gérer collectivement leur habitat.
Cette rencontre a été le point de départ de la Coordin’action [1]. Il fallait être visibles et faire reconnaître la dynamique auprès des autorités, à l’heure de la loi ALUR notamment.

Quels sont les réseaux partenaires de la Coordination ?
Le réseau national des collectivités pour l’habitat participatif a été créé en 2010. En 2015, l’USH [2] a créé le réseau des bailleurs sociaux pour l’habitat participatif.
Tous les deux ou trois ans, des rencontres nationales sont organisées, où tous les réseaux sont présents. La Coordin’action a pour but d’y faire reconnaître la place des collectifs d’habitant·es, qui est trop souvent oubliée par les bailleurs et les collectivités.

Quels sont les débats au sein de cette coordination nationale ?
Les priorités ne sont pas les mêmes entre par exemple Habicoop, créé en 2005 en Rhône-Alpes, pour qui la question de la reconnaissance du statut non spéculatif de la coopérative d’habitant·es est centrale, et le courant autogestionnaire, qui met davantage en avant les pratiques et espaces partagés, la régulation collective des « communs » entre voisin-es : des démarches citoyennes pour les transitions écologiques et solidaires.

Quels sont les projets portés actuellement par votre réseau ?
Notre dernière action en date a été la cartographie en ligne des projets d’habitat participatif en partenariat avec les Colibris et Relier. Quatre cent cinquante projets sont repérables par régions, par état d’avancement, par statut juridique, etc.
La Coordin’action reçoit un appui du commissariat général à l’égalité des territoires. Elle entame une recherche-action sur l’habitat participatif et les quartiers prioritaires en ville. À l’été 2018, des rencontres nationales auront lieu à Nantes.