Des centaines de groupes en France essaient de mettre en place des habitats collectifs autogérés et certains ont déjà réussi à réaliser leur utopie.
Le partage du quotidien et des infrastructures permet la réduction des consommations individuelles (notamment l’électroménager par la création de buanderies collectives). Le choix de la taille des logements ou encore des matériaux utilisés s’effectue en prenant en compte des critères écologiques. Le montage juridique coopératif permet de sortir de la spéculation immobilière. L’autogestion collective du projet de vie conduit enfin à mettre en pratique une forme de vie hautement politique.
Les difficultés ne manquent pourtant pas sur le chemin, entre les années de réunions nécessaires à la construction du projet, qui n’arrive pas toujours à aboutissement, le délicat équilibre relationnel entre ses membres, ou encore les freins économiques et juridiques, etc.
Face à ces défis, le mouvement de l’habitat participatif semble être à un tournant.
D’un côté de « fausses bonnes solutions » sont proposées par des entreprises qui tentent de récupérer ces dynamiques collectives au profit des logiques de marché : elles proposent des projets d’habitats partagés « clé en main » qui ont pour avantages supposés de gommer les difficultés de réalisation et de raccourcir les délais.
Ailleurs, des solutions innovantes se font jour à l’image du projet de « coopérative immobilière » qui se propose de sortir du marché et de la propriété un nombre croissant de logements et de révolutionner ainsi notre rapport au logement.
Enfin, le mouvement de l’habitat participatif dont nous parlons depuis de nombreuses années dans Silence continue à se développer et à fédérer de nombreuses forces pour faire avancer dans la société des manières d’habiter originales et décroissantes.
Et nous, où souhaitons-nous poser la prochaine pierre à l’édifice ?
Olivier Chamarande et Guillaume Gamblin