Depuis 1968, existe le projet de transfert de l’actuel aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes. Depuis 2008, les terrains sont occupés par l’opposition. Une tentative d’évacuation brutale a échoué en 2012. Depuis, régulièrement les hommes et femmes politiques annoncent l’évacuation future… mais sans que rien ne bouge sur place. L’arrivée d’un nouveau gouvernement en mai 2017 change-t-elle la donne ?
Edouard Philippe est pour le nouvel aéroport, Nicolas Hulot est contre. Emmanuel Macron hésite. Un compromis annoncé début mai 2017 est de faire une expertise sur la possibilité d’agrandir l’aéroport actuel. Un rapport doit être publié d’ici la fin de l’année 2017. En attendant, Emmanuel Macron a affirmé qu’il ne recourrait pas à la violence pour évacuer le site occupé.
Comme des contre-expertises ont déjà eu lieu pour montrer que cette extension est possible, il semble que l’on s’oriente vers un abandon en douceur du projet à Notre-Dame-des-Landes. C’est une victoire en vue pour les opposant·es loca·les.
Lutter contre l’augmentation des vols aériens
Pour les écologistes, la solution d’agrandir l’actuel aéroport n’est toutefois pas satisfaisante : cela signifierait que l’on envisage une poursuite de l’augmentation des vols. C’est totalement incompatible avec une démarche responsable vis-à-vis du climat.
Comme nous l’avons déjà signalé, près de la moitié des vols au départ de Nantes sont à destination de villes françaises [1]. Une tarification plus avantageuse pour les trains rapides qui relient Lyon, Paris ou Bordeaux permettrait de supprimer une bonne partie de ces vols. Environ un quart des trajets sont des destinations touristiques (Marrakech, Héraklion, Dubrovnik, etc.) : il y a un gros travail de sensibilisation à poursuivre pour que cessent ces modes de loisirs destructeurs de notre environnement. Reste ensuite un gros quart de destinations plus ou moins utiles (Bastia, Londres, Lisbonne, etc.) où il serait intéressant de connaître le pourcentage de « vols d’affaires ». Aux Etats-Unis, après les attentats du 11 septembre 2001, le trafic aérien a été totalement interrompu pendant une semaine : les entreprises se sont tournées vers les visio-conférences, beaucoup moins polluantes que l’avion. En les développant, on pourrait encore réduire l’usage de l’avion.
Alors que l’actuel aéroport est loin d’être saturé, une démarche écologique serait de veiller à le rendre moins actif. La même démarche est valable pour les autres aéroports !