Parce que nous sommes membre du collectif français « Non à la guerre, non à l’OTAN ». Mais encore ? Parce que cette alliance, créée en 1949 par douze pays – les Etats Unis, le Canada et certains pays de l’Europe de l’Ouest – dans une logique de défense contre une éventuelle agression par le bloc soviétique, est entrée dans une logique de conflit basée sur une stratégie nucléaire « indispensable tant que subsistera l’armement nucléaire dans le monde ».
Depuis sa fondation, l’Alliance a accueilli 14 autres membres, situés principalement en Europe de l’Est, donc à des milliers de kilomètres de l’Atlantique Nord. Pour s’assurer la « protection » des Etats-Unis, ils ont accepté l’implantation d’un feston de bases anti-missiles US le long de leurs frontières avec la Russie.
Ainsi, d’organe de défense des « démocraties » face à l’ogre soviétique, l’OTAN s’est transformée en une véritable machine de guerre. De guerre et de militarisation. A preuve : depuis près de 25 ans, elle est responsable, directement ou indirectement sur instigation des Etats-Unis, de presque toutes les guerres dans le monde : la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, l’Afghanis
tan, les deux guerres d’Irak, la Libye et aujourd’hui la Syrie. A plusieurs reprises, la possibilité d’un recours à l’arme nucléaire a été évoquée au mépris total du droit à l’auto-détermination des peuples concernés. Et au prix de la mort et de la fuite de millions d’entre eux. A preuve pour la militarisation : la pression pour que les pays membres consacrent au moins 2 % de leur budget aux dépenses militaires. Et les marchands d’armes jubilent !
Tableau sombre ? Non, il y a une bonne nouvelle : partout dans le monde la résistance augmente en puissance. A l’Assemblée générale des Nations-Unies, 132 pays se sont prononcés en faveur de la négociation d’un traité d’interdiction des armes nucléaires. Des pays pauvres, des pays non dotés de l’arme nucléaire. Les parlements de pays non dotés mais bénéficiant du « parapluie » de bases américaines installées sur leur sol - les Pays-Bas, l’Italie - les ont soutenus (mais non suivis par leurs gouvernements). En dépit du « black-out » (pardon du « silence » !) des « grands médias » sur tout ce qui concerne notre politique étrangère et en particulier sur l’OTAN, l’opinion française se réveille devant ce qui pourrait être, d’un moment à l’autre, l’horreur d’une première frappe nucléaire.
Les négociations dans le cadre de l’ONU se sont déroulées du 15 juin au 7 juillet 2017. Le gouvernement français, champion de la dissuasion nucléaire érigée chez nous en religion, était absent. Nous, en tant qu’ONG représentant la vraie « société civile », nous y étions. Affaire à suivre.
Contre la bombe, donc contre l’OTAN
Les 24 et 25 mai 2017, l’association Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance a participé de façon active au « Contresommet OTAN » organisé à Bruxelles en marge du sommet officiel de cette Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Pourquoi ?
Silence existe grâce à vous !
Cet article a été initialement publié dans la revue papier. C'est grâce à vos abonnements et à la vente de la revue que nous pouvons continuer à proposer des alternatives à la société consumériste et destructrice actuelle. Sans publicité, sous forme associative, notre indépendance et notre pérennité dépendent de votre engagement humain et financier !