« Les panneaux solaires ont un mauvais rendement »
Sur leur cycle de vie, les panneaux photovoltaïques produisent environ 10 fois plus qu’ils n’ont consommé pour leur fabrication. Et pourtant leur rendement est généralement sous-estimé. Cela vient du fait que l’on calcule habituellement leur rendement à leur aptitude à valoriser l’énergie solaire qu’ils reçoivent (qui est abondante et gratuite), alors que pour les autres sources d’énergie, le rendement est calculé à partir de leur aptitude à valoriser l’énergie qu’ils consomment. Cela change beaucoup de choses. Car l’énergie consommée par les panneaux solaires, ce n’est pas le soleil, c’est celle qui a été nécessaire à leur fabrication.
C’est à dire qu’avec le même calcul que celui que l’on adopte pour tous les autres appareils, les panneaux photovoltaïques devraient avoir un rendement de 1000 %. Qui dit mieux ? …les éoliennes. Elles produisent 20 fois plus qu’elles n’ont consommé pour leur fabrication, soit un rendement théorique de 2000 %.
Pour donner une idée de la performance, un rendement idéal c’est au maximum 100 %.
« Les panneaux solaires consomment beaucoup d’énergie par rapport à ce qu’ils produisent »
Les panneaux solaires consomment de l’énergie pour leur fabrication, après c’est fini. Ils produisent de l’électricité grâce à un flux naturel, gratuit, présent partout et sans co2.
Les centrales nucléaires, aux énergies fossiles ou à biomasse consomment beaucoup d’énergie en permanence. Ces centrales, dites « thermiques » transforment de la chaleur en précieuse électricité avec de lourdes pertes.
Au final, l’électricité produite avec des centrales thermiques a consommé 30 fois plus d’énergie que celle venant des panneaux solaires et 60 fois plus que celle venant des éoliennes.
Imaginez : vous avez 3 voitures dans le garage, une qui consomme 60 litres au 100, une qui consomme 2 litres et une qui consomme 1 litre. En principe vous n’allez utiliser la gloutonne que quand les deux autres sont en panne.
En d’autres termes, solaire et éolien devraient assurer l’essentiel de notre électricité et les centrales thermiques ne devraient fonctionner que quand il n’y a ni soleil, ni vent.
Pourtant elles fonctionnent en permanence et produisent 80% de notre électricité.
« Le soleil est une énergie diffuse »
Si l’énergie du soleil nous arrivait sous forme de fioul, chaque mètre carré, en France recevrait en moyenne l’équivalent de 130 litres de fioul par an. C’est à dire que sur le toit d’un immeuble, il arriverait l’équivalent de plusieurs camions citernes, chaque année.
« Les panneaux solaires contiennent des matériaux polluants »
Les panneaux solaires photovoltaïques sont, dans 90 % des cas, au silicium, c’est à dire fabriqués à base de silice. C’est une roche, abondante. Il en faut peu pour faire la partie active d’un panneau solaire, qui est de plus recyclable.
Il faut quand même énormément de chaleur pour lui donner ses propriétés, et il faut aussi la traiter chimiquement pour la « doper ». On lui ajoute du bore et du phosphore, là aussi rien de critique ni de dangereux, surtout pour les quantités minimes utilisées.
L’essentiel des pollutions provient donc des combustibles, bien plus abondantes et très partiellement maîtrisées. Sur ce point, il n’y a pas photo si j’ose dire : comme nous venons de voir, les panneaux solaires sont largement avantagés par rapport aux centrales thermiques.
La recherche de panneaux à haute productivité a conduit à des procédés qui parfois contiennent des métaux rares (et non des terres rares). Ce n’est donc qu’une minorité des panneaux qui jette le doute sur tous les autres (1).
« Les éoliennes contiennent beaucoup de cuivre et de terres rares »
Reprenons depuis le début : quand on envoie du courant à un moteur électrique, il tourne. Quand on le fait tourner, il fabrique du courant électrique. Faire tourner un moteur électrique, c’est le principe des éoliennes, et aussi des centrales hydrauliques, des centrales nucléaires… bref, de tous les moyens de produire de l’électricité, excepté les panneaux solaires photovoltaïques.
Dans un moteur électrique, il y a du cuivre, et parfois aussi des terres rares, en particulier du néodyme, permettant de faire des aimants puissants.
Les terres rares ne sont présentes que dans moins de 5 % des éoliennes : le type de moteur qui utilise des terres rares ne se justifie que pour les éoliennes de pleine mer. (1)
Question cuivre, les centrales thermiques (nucléaires et fossiles, donc) sont en général de très grosses unités, qui font des « économies d’échelle » et en proportion de l’électricité produite il est exact qu’elles utilisent nettement moins de cuivre que les éoliennes.
Là où les éoliennes reprennent largement l’avantage, c’est que le cuivre qu’elles contiennent a toutes les chances d’être recyclé en fin de vie. Comme celui des centrales thermiques d’ailleurs, par contre ce n’est pas le cas pour le combustible, ressource que les centrales thermiques consomment en quantités astronomiques.
Ainsi si l’on « n’oublie » pas dans la comparaison de comptabiliser la consommation de combustible, sur le cycle de vie, les panneaux solaires et les éoliennes sont incomparablement moins consommateurs de ressources.
Encore une fois, contrairement à ce que dit une idée reçue qui circule.
Pourquoi tant de haine ?
Philippe Crassous