Parmi les constats de la FNAUT, celui que les voyageurs étrangers découvrent en France deux types de distributeurs de billets pour les trains : un pour les TER, un pour les grandes lignes. Une particularité que nous pourrions supprimer et améliorer : en Suisse, un seul titre de transport donne accès au train, au transport urbain, au bateau. En Grande-Bretagne, tout voyage, quel que soit le nombre d’opérateurs, ne nécessite qu’un seul billet, lequel permet aussi les transferts en métro entre les gares de Londres.
De trop nombreux obstacles
Le choix d’installations de portiques ou d’accueils filtrants empêche d’accompagner enfants, personnes handicapées, ou personnes âgées jusqu’à leur place.
La suppression des fiches horaires papier ’grandes lignes’ pénalise les personnes qui ne possèdent pas un appareil mobile connecté (1).
La FNAUT dénonce le choix des rames couplées : les voyageurs sont demandeurs de plus de fréquences et réunir deux rames signifie un temps deux fois plus long entre deux départs.
En augmentant le nombre d’arrêts pour desservir les villes moyennes, on rallonge effectivement le temps du trajet entre grandes métropoles… mais on gagne plus de voyageurs qu’on en perd (2).
Redéployer le réseau ferré
La FNAUT dénonce un discours qui laisse entendre que l’on aurait encore un réseau de chemin de fer trop dense. Dans la réalité, on compte 5,5 km de lignes pour 100 km2 et 460 km par million d’habitants. En Allemagne, c’est respectivement 12 et 512 ; en Suisse, 12 et 625. Ces deux pays ont compris l’importance du rail pour un aménagement intelligent de leur territoire.
La fédération demande la sauvegarde des emprises inutilisées (3) ; le sauvetage des lignes secondaires existantes. Elle se prononce pour boucler certains projets de lignes à grande vitesse de manière à atteindre 4000 km de lignes rapides (4), mais en abandonnant l’idée des gares construites en-dehors des villes.
L’avenir est à la mobilité collective. Le train est un mode de déplacement économe. Nous avons la chance de disposer d’un réseau de chemin de fer déjà important : il s’agit de le conserver et de le développer. Pour financer sa modernisation, il faut réorienter les budgets en limitant celui consacré aux routes, en revoyant la tarification des avions et la fiscalité sur les carburants.
L’exemple du tramway, laissé à l’abandon puis réintroduit 50 ans plus tard dans 25 agglomérations françaises, devrait servir de leçon.
Francis Vergier
Fnaut, 32, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél : 01 43 35 02 83, www.fnaut.fr
(1) 20 % de la population ne sait pas se servir d’internet.
(2) Étude du Cabinet Roland Berger pour le compte de la commission Duron.
(3) Petite ceinture parisienne, lignes de fret…
(4) À comparer aux 12 000 km d’autoroutes.