Ils et elles sont ouvrier-es, maçon-nes et charpentier-es. Leur savoir-faire : la rénovation et la construction en terre-paille. Leur démarche repose sur trois piliers : l’autogestion, la maîtrise de l’outil de travail, la construction écologique.
Lors de l’établissement du planning d’un chantier, le temps de chacun-e est évalué sur une moyenne de 75 % à 80 % de temps de travail et non 100 %, ce qui fait qu’un chantier qui durerait cinq semaines avec une entreprise classique, prend sept semaines environ avec la SCOP.
Une fois le chantier lancé, le temps de travail des un-es et des autres est réajusté chaque jour en réunion d’équipe. On fait le point sur les contraintes personnelles de chacun-e et les besoins du chantier, et on régule au jour le jour. Certain-es peuvent avoir besoin de plus de temps pour eux ou elles, d’autres peuvent avoir plus de besoins financiers ; on en tient compte pour que tout le monde s’y retrouve, les salarié-es comme les client-es.
La réduction du temps de travail fait partie des choix de départ des associés de la SCOP, et ça leur réussit. Quand un membre y entre, il ou elle y reste en général jusqu’à sa retraite. L’entreprise, elle, fêtera ses 30 ans en 2017.
Autogérée, la coopérative ne fait pas non plus de distinction de salaires : tout le monde gagne autant, c’est-à-dire 12 € bruts de l’heure, soit 1,24 fois le SMIC. Ce qui donne un salaire annuel de 13 000 € à 15 000 €. « Avec ce salaire, je fais des économies ! Il faut dire que nous avons construit notre maison depuis longtemps avec Mary, ma compagne et associée », précise Alain Marcom, l’un des fondateurs.
Et que fait-il du temps libéré ? Bientôt retraité, Alain fait son jardin, bouquine, lutte contre une autoroute, participe à une association de diffusion des savoir-faire en construction écologique, rédige un guide de bonnes pratiques, fait de la recherche ethnologique sur les constructions en terre dans le monde, milite aussi dans le Réseau coopératif travail autogestion (RECOTA), réseau informel de SCOP pour faire valoir l’autogestion, les organisations non hiérarchisées et non capitalistes.
Léa Till
Contacts :
Inventerre, La Frise, 31460 Francarville, tél : 05 62 18 91 39
Réseau coopératif travail autogestions : http://recota.org.