Zehra Dogan est une femme, kurde, journaliste, travaillant au sein de l’agence de presse Jinha, agence 100% féminine, féministe et progressiste. Pas grand chose pour plaire au régime d’Erdogan... Zehra a été emprisonnée au cours de l’été 2016, accusée d’appartenir à une organisation illégale. Du fond de sa cellule, elle continue à faire son métier en dessinant.
Ses dessins témoignent de la situation faite aux centaines de journalistes et intellectuel-les arrêté-es et emprisonné-es en Turquie. A l’initiative d’un groupe de journalistes, la Platform 24 s’emploie à tenir à jour et à publier leurs noms, connus ou pas. Listes terribles et très difficiles à actualiser, entre les gardes à vue prolongées, les libérations conditionnelles suivies de réincarcération, les emprisonnements pour terrorisme et en attente d’un juge disponible etc.
Terribles aussi les dessins de Zehra, croquis en direct de l’horreur, qu’il faut regarder pour ne pas l’oublier, et n’oublier aucune des victimes politiques du gouvernement turc.
On peut trouver d’autres dessins de Zehra Dogan sur Kedistan, web magazine qui fait un remarquable travail d’information sur le Moyen-Orient, la Turquie en particulier, dans un esprit original, libertaire, féministe et « félin ». www.kedistan.net