450 Genre et éducation alternative
Numéro 450 - novembre 2016
Genre et éducation alternative
L’introduction du genre dans les écoles a donné lieu à de multiples débats de société. Mais qu’en est-il dans le domaine de l’éducation alternative ? Les lieux, réseaux et institutions qui portent une autre vision de l’éducation ont-ils des pratiques innovantes sur le sujet de la lutte contre le sexisme et les préjugés, de l’égalité garçons-filles ? Silence a enquêté auprès de huit structures, publiques ou privées, qui décrivent leurs pratiques dans ce domaine. De quoi donner quelques idées !
Dossier
Genre et éducation alternative
Agir au niveau de l’éducation ?
La question du genre est de plus en plus évoquée dans les programmes de l’Education nationale. Nous avons interrogé ceux et celles qui agissent dans le domaine de l’éducation alternative sur leurs pratiques en ce domaine.
Toujours sexistes ?
En décembre 2003, S!lence publiait un dossier ayant pour titre "Toujours sexistes ?" qui présentait une étude montrant, à travers plusieurs expériences de psychologie sociale, comment nos automatismes mentaux bloquent les tentatives pour arriver à une égalité de genre. Rappel.
Le sexisme dans S!lence
En 2003, nous avons pointé les différences de présence des hommes et des femmes dans la revue. Avons-nous évolué vers plus d’égalité, treize ans après ?
Faire vivre la mixité à l’école, un enjeu pour l’égalité filles-garçons
Dans l’école, garçons et filles se côtoient, s’opposent, plaisantent, se séduisent, se harcèlent et s’insultent… Travaillent-ils ensemble ? À peine. Ont-ils conscience des stéréotypes de sexes qui traversent l’école et entraînent des inégalités ? Souvent pas plus que leurs enseignant-es.
Articles
Envie Rhône, entreprise engagée pour l’insertion et contre le gaspillage
Envie Rhône poursuit une mission simple : lutter contre l’exclusion socio-professionnelle en rénovant les produits électroménagers destinés au rebut pour leur donner une seconde vie. Lumière sur une entreprise emblématique de l’économie sociale et solidaire.
Quand l’armée distribue des bonbons à l’école
S!lence s’est intéressé à ces classes qui ont pour objectif affiché d’opérer le rapprochement entre les élèves et l’armée.
Les framboises de la paix
Srebrenica se trouve dans une enclave serbe en Bosnie. Une association aide les agriculteurs locaux à développer la culture des framboises jusqu’alors limitée au marché local. Une activité qui a permis, après la fin de la guerre, le retour de nombreuses familles.
L’antisexisme au masculin, comment ça marche ?
Dans la lutte des femmes pour l’autonomie et l’égalité, les hommes peuvent jouer un rôle d’alliés à condition d’opérer une profonde remise en cause de leur masculinité et de ne pas tomber dans les ornières de la prise de pouvoir. S!lence a interrogé l’un de ces « proféministes », qui travaille notamment sur le thème des tâches ménagères...
La santé et l’écologie, une affaire de prévention
Mieux vaut prévenir que guérir. Tel est l’état d’esprit des 289 personnes qui ont expliqué leur rapport à l’écologie et la santé dans l’enquête réalisée en début d’année par Silence auprès de son lectorat.
Les Earthships, construire l’autonomie !
L’Etat du Nouveau-Mexique est l’un des plus pauvres des USA. C’est à quelques kilomètres d’Albuquerque, la capitale que des maisons écologiques originales ont vu le jour : les Earthships. Ces maisons, construites à partir de matériaux usagés, visent une "autonomie radicale".
Femmes de Gaza
"Nous aimons la vie, nous aimons vivre, nous aimons étudier, nous aimons faire comme tout le monde mais nous ne le pouvons pas. Nous aimons Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza. Nous aidons les victimes de guerres, nous nous entraidons et nous allons protéger nos familles autant que nous le pouvons. Les habitants de Gaza sont forts, simplement du fait de vivre dans la bande de Gaza".
Chroniques
Bonnes nouvelles de la Terre :
Aux éditions La Marge, chaque livre est vraiment unique
100 dates féministes pour aujourd’hui :
28 mai 2013 : Her Yer Taksim (Taksim est partout)
Catastrophe de Fukushima :
Sous les centrales, ça gronde de plus en plus
En direct de nos colonies :
Libye : Trois morts qui font tâche
L’écologie, c’est la santé :
Avec les riverain-es victimes des pesticides
Brèves
Alternatives • Femmes, hommes, etc. • Énergies • Nucléaire • OGM • Société • Nord/Sud • Politique • Santé • Environnement • Climat • Annonces • Paix • Courrier • Livres • Quoi de neuf ?
Éditorial
Genre, égalité et expériences alternatives
La "théorie du genre" est apparue dans les écrits catholiques au cours des années 1990 au moment où le "genre" a été intégré dans le rapport final de la quatrième conférence mondiale des femmes (1). Elle a été l’objet en France de vives critiques lors des manifestations contre le mariage pour tous qui ont précédé la loi de mai 2013. Eglise catholique, droite extrême et extrême-droite se sont vivement opposées à une déclaration de Najat Vallaud-Belkacem, alors conseillère générale du Rhône, qui a proposé d’introduire l’étude du genre dans l’enseignement. Cette dernière, devenue ministre des Droits des femmes, a lancé à la rentrée 2013, un programme anti-sexiste intitulé "ABCD de l’Egalité" destiné aux maternelles et aux écoles primaires. Il a été expérimenté dans environ 600 établissements. Pour protester, des parents ont été jusqu’à retirer leurs enfants des écoles concernées. Ils et elles ont été influencé-es par des rumeurs sur la masturbation et l’homosexualité distillées par l’extrême-droite sur les réseaux sociaux et par SMS (2).
Les universitaires contestent toute "théorie du genre". Pour ceux et celles qui travaillent sur cette question, l’étude des différences entre femmes et hommes ne doit pas être un moyen de justifier des inégalités des droits. Les questions liées au genre dans l’éducation doivent permettre de lutter contre les stéréotypes qui entretiennent des formes d’inégalités socialement construites.
Alors que le débat se poursuit autour de l’éducation nationale, nous avons eu l’envie d’interroger des réseaux pédagogiques qui s’essaient à des démarches différentes — que ce soit au sein de l’éducation nationale ou dans le privé — pour leur demander comment ils et elles abordent — autrement ou non — la question du genre.
Michel Bernard
(1) Sous l’égide de l’Onu, elle s’est tenue à Pékin, du 4 au 15 septembre 1995.
(2) Les "Journées de retrait de l’école" ont été lancées par Farida Belghoul, en janvier 2014, une militante proche du penseur d’extrême-droite Alain Soral.