Fin novembre 2015, débute le sommet climatique mondial de Paris. Combien de femmes figureront parmi les négociateurs qui comptent ? Pourtant, elles sont souvent en première ligne des victimes du dérèglement climatique (1). Mais elles sont minoritaires parmi les décideurs qui se rencontrent lors des sommets internationaux pour lui faire face.
Y aurait-il un lien entre l’un et l’autre ? Entre éviction des femmes des instances de pouvoir, et domination de la nature ? Entre patriarcat et destruction écologique ?
C’est l’un des messages de l’écoféminisme, qui met en relation l’idéologie de la domination de l’homme sur la nature et celle de la domination des hommes sur les femmes.
La sortie de ces deux impasses se ferait-elle par la même issue de secours ?
Par ailleurs certain-e-s voudraient faire croire qu’écologie et décroissance s’opposent à l’émancipation des femmes et à leur accès à la vie sociale, politique, culturelle, professionnelle, etc. Il est important de mettre en valeur des exemples qui montrent que l’écologie ne passera que par la libération des femmes dans la société. Et d’entamer cette réflexion immédiatement dans le quotidien de nos vies.
Parallèlement à ce dossier, Silence publie une grande affiche intitulée « 100 dates qui construisent nos luttes féministes aujourd’hui » (voir page 14).
100 dates pour donner une idée du foisonnement des initiatives et des luttes qui permettent aux femmes de construire des droits, des réseaux et des alternatives à la domination des hommes.
Parce que la mémoire des luttes féministes nous semble importante pour construire une société écologiste, nous publions également depuis l’été 2015, une chronique d’Isabelle Cambourakis qui revisite chaque mois une date marquante du féminisme, en lien avec cette affiche. (2)
Nous espérons que ce dossier et ce poster apporteront de la nourriture à chacun-e pour avancer dans le sens d’une écologie résolument féministe.
Béatrice Blondeau, Guillaume Gamblin
(1) Les impacts des dérèglements climatiques et des conflits qui leur sont liés sont souvent plus forts sur les femmes, fréquemment garantes de la souveraineté alimentaire, de l’agriculture vivrière, et plus vulnérables socialement en cas de catastrophes, de déplacements ou de guerres…
(2) Voir dans ce numéro, page 15.