Le végétarisme induit carences et autres déséquilibres alimentaires
La consommation de viande n’est pas nécessairement synonyme d’alimentation équilibrée. Tous les non-végéta*iens font-ils attention aux apports de ce qu’ils mangent ? Combien de carnistes ont recours aux compléments alimentaires ?
Le fameux mythe de la protéine, du manque de fer et autres carences a la dent dure ! Non seulement l’alimentation végétarienne apporte au corps tout ce dont il a besoin, mais de récentes études démontrent son effet positif sur la santé (1). Seules les vitamines B12 et D peuvent nécessiter un supplément alimentaire sous forme de gélules, notamment pour les végétaliens-nes. Les omnivores n’ont généralement pas besoin de ces apports, de nombreuses vitamines et autres compléments alimentaires étant ajoutés à la ration des animaux d’élevage.
Indépendamment du type d’alimentation, la déficience en fer est courante dans l’ensemble de la population, en particulier chez les femmes (une sur cinq). En France, une étude SU.VI.MAX fait apparaître que 90 % des femmes en âge de procréer, des adolescents et des jeunes enfants ont des apports en fer en deçà des apports recommandés. Une alimentation carnée ne garantit donc pas une couverture satisfaisante des besoins en fer.
Par ailleurs, le fait d’être végéta*ien contribue souvent à s’informer davantage sur la nutrition, et à tenter de mettre en pratique une vraie diversité d’aliments, de types de cuisson et de préparations.
Pour avoir un régime végéta*ien équilibré, il suffit d’ajouter dans ses menus des légumineuses (d’ailleurs, même les omnivores devraient en consommer plus souvent), des oléagineux, des graines (germées ou non) et, bien sûr, de consommer chaque jour des céréales complètes (bio), des fruits et des légumes.
Nous sommes faits pour manger de la viande (d’ailleurs on l’a toujours fait), c’est contre-nature d’être végéta*ien
En fait, nous sommes des omnivores, ce qui signifie que nous pouvons manger de tout, mais pas forcément que nous devons manger de tout. Le végéta*isme a toujours existé, pour des raisons religieuses ou par respect pour le vivant, dans de nombreuses régions du monde ; il n’est pas « contre-nature ».
Impulsé notamment par le bouddhisme, il serait apparu en Inde autour du XIIe siècle avant notre ère. En Occident, de nombreux penseurs ont critiqué le fait de tuer pour manger. « La Terre est prodigue de provisions et ses nourritures sont aimables. Hélas, quelle méchanceté (…) que de nourrir une créature vivante de la mort d’une autre. » (Métamorphoses d’Ovide)
Ne manger que des légumes, ça doit être triste, beurk !
Eh non, les végéta*iens ne mangent pas que des légumes, mais aussi des légumineuses, des céréales, des oléagineux, des graines, des fruits…
Un végéta*ien peut tout aussi bien manger des pizzas, des plats de pâtes, des tagines, des couscous, des gâteaux au chocolat et de nombreux plats complets et savoureux, originaires de tous pays. C’est ce que confirme le grand sportif Scott Jurek (2) : « Le soir où j’ai goûté ce chili, […] j’ai réalisé que les plats végétariens pouvaient être aussi savoureux que les autres. […] Pour mon plus grand bonheur, supprimer des aliments m’a permis d’en découvrir beaucoup d’autres aux saveurs incroyables et délicieuses. »
Pour ceux et celles qui regrettent le goût et la texture de la viande, il existe aussi des produits simili-carnés, réalisés notamment à partir de protéines de soja ou de blé.
Quels que soient les goûts, la cuisine végéta*ienne joue sur toute la gamme des épices, des textures, des couleurs.
Mais les animaux aussi tuent pour se nourrir, alors pourquoi, pour nous, c’est mal ?
Les lionnes, les loups, les rapaces chassent pour se nourrir, ce sont des carnivores. L’homme est un omnivore. La viande n’est pas nécessaire à son équilibre alimentaire. De plus, contrairement aux bêtes sauvages, l’homme exploite les animaux et leur fait subir, dès la naissance, une vie de misère.
Les végéta*iens sont faibles, ils ne peuvent pas être costauds ni faire du sport
Preuve s’il en est que le régime végéta*ien est parfaitement adapté à l’homme : de nombreux sportifs l’ont adopté. Parmi les plus connus, citons : Scott Jurek, champion végétalien ultramarathonien (3), Andreas Cahling, champion suédois de body-building, Martina Navratilova, championne de tennis, Murray Rose, nageur australien, cinq fois médaillé olympique de natation en 1956 et 1960, etc. (4)
C’est pour les riches qui peuvent s’acheter du bio et des produits qui coûtent chers
C’est sûr, quitte à manger principalement des légumes et des céréales, autant qu’ils soient bio ou, au moins, qu’ils aient poussé sans engrais ni pesticides. Cependant, les produits animaux (viande, lait, poisson…) coûtant cher, s’en passer fait faire des économies, qui sont réinjectées bien souvent dans l’achat de légumes et de céréales de meilleure qualité. Logiquement, les personnes qui deviennent végéta*iennes, voire végan, sont dans une démarche de « manger plus sainement » qui s’accompagne parfois de rejet de la société de consommation et de ce qu’elle implique (grande distribution, gaspillage, lobby industriels…). Cependant, rien n’empêche d’avoir une alimentation végétale bon marché en consommant des légumes de saison, des produits locaux, en cultivant son potager, en récupérant des invendus, en glanant, en cuisinant davantage (ce qui coûte moins cher et permet de ne pas acheter de plats cuisinés), en évitant de gaspiller…
Delphine Boutonnet
(1) Dr J. Orlich, Dr Pramil N Singh et al, Vegetarian Dietary Patterns and Mortality in Adventist Health Study 2, JAMA Internal Medicine, 2013, vol 173, n° 13, p 1230 – 1238.
(2) Eat and Run (manger pour gagner), Scott Jurek, Ed. Guerin Chamonix, 2015
(3) Témoignage de Scott Jurek : « Je n’avais pratiquement aucun problème articulaire, même après des kilomètres et des kilomètres. Est-ce que je le devais aux fibres qui accélèrent le transit intestinal, réduisant l’effet des toxines, ou au surplus de vitamines, de minéraux… ? Et si je le devais plutôt à tout ce que je ne mangeais pas : substances cancérigènes, excès de protéines, glucides raffinés, graisses saturées… ? »
(4) Le végétarisme ne nuit pas davantage au plein usage de ses facultés dans les domaines intellectuel, artistique, politique… comme le montrent les exemples d’Einstein, Gandhi, Paul McCartney, Léonard de Vinci…