Brève Dossier Alternatives Végétarisme

Comment franchir les obstacles ?

Béatrice Blondeau

Devenir végéta*ien est un cheminement. Il faut savoir se laisser du temps, parvenir à identifier clairement ce qui nous empêche d’y accéder et le dépasser.

Un frein revient souvent : « la crainte de manger toujours pareil, d’avoir une alimentation pauvre ou triste, et d’être obligé de se casser la tête pour cuisiner autrement », comme l’explique Chloé, 27 ans. Connaître les idées reçues et comprendre qu’elles ne sont pas fondées est un premier pas. Il s’agit ensuite de s’informer. De nombreux ouvrages et sites internet permettent de se documenter sur les bases de la nutrition végéta*ienne (1). L’échange est également important. Des groupes se sont créés, réels dans les grandes villes, et sur le net si l’on en est éloigné géographiquement. On peut aussi fréquenter des restaurants végétariens, discuter avec les restaurateurs et les client-e-s. On peut ensuite expérimenter des recettes, des menus chez soi ou entre ami-e-s et avec la famille. Il convient d’y aller à son rythme. On peut, dans un premier temps, choisir de consommer de la viande moins souvent, mais qui provient d’un éleveur bio situé non loin de chez soi. On peut aussi réduire sa consommation de fromage et de laitages, et expérimenter comment les remplacer — ou non, d’ailleurs. En la matière, certains seront tentés de trouver des produits de substitution, tout faits ou pas, tandis que d’autres s’en passeront volontiers. Ainsi, on peut opter pour une journée sans viande ni produits animaux par semaine, puis deux, puis trois…(2) On constatera rapidement qu’il est possible de manger à sa faim, de prendre soin de soi sans que ce soit fastidieux, et de varier les saveurs. Il s’agit de changer d’alimentation tout en se faisant plaisir, sans que ce soit nocif à quiconque. Plutôt plaisant comme défi, non ? Alors, prêt-e ?

Défaire des habitudes

Une autre question se pose : pourquoi, alors que tant d’arguments solides plaident en ce sens, et que les préoccupations écologiques augmentent, le végéta*isme ne progresse-t-il pas en France ? Il serait intéressant d’étudier l’évolution globale de la consommation de viande dans notre pays. Y a-t-il davantage de personnes qui consomment de la viande moins régulièrement qu’avant, sans pour autant être végéta*ien-ne-s ? L’habitude de consommer de la viande tous les jours, qui paraît parfois si solidement ancrée, est récente : elle date de la deuxième moitié du 20e siècle. Parions sur le fait qu’une habitude alimentaire qui n’a guère plus de cinquante ans devrait pouvoir être défaite.

Béatrice Blondeau

(1) Le Guide du végétarien débutant édité par l’Association Végétarienne de France est très complet. En téléchargement gratuit sur le site de l’AVF : http://www.vegetarisme.fr/ ou à commander au prix de 6,65 € (port compris) à : Association végétarienne de France, B. P. 4, 77390 Chaumes-en-Brie.
(2) Comme le propose le site 123veggie.fr, recettes alléchantes à l’appui.

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