Pendant des millénaires, la principale source d’énergie pour les humains a été la biomasse : combustion de bois, de paille, de fagots, voire de bouses de vache. Une énergie renouvelable.
Très tôt, les Chinois commencent à utiliser, à petite échelle, le charbon (1) mais c’est la révolution industrielle, au 18e siècle, d’abord en Grande-Bretagne puis en Europe, qui voit l’exploitation de celui-ci s’envoler (2). La consommation de bois reste importante car les usages de chaque combustible ne sont pas les mêmes.
Le pétrole, déjà utilisé pour l’éclairage avec les lampes à pétrole, fait à son tour l’objet d’une exploitation à grande échelle à partir du milieu du 19e siècle. Il permet de développer de nombreuses utilisations (transport et chimie) et ne se substitue pas au charbon. On consomme de plus en plus d’énergie. La force hydraulique est connue depuis deux millénaires (moulins à eau), mais les grands barrages commencent à être bâtis dans la deuxième moitié du 19e siècle pour la production d’électricité. En France, c’est à partir des années 1920 que les barrages se multiplient. Nouvelle hausse de la consommation, et toujours pas de substitution.
Les centrales nucléaires apparaissent dans les années 1950, faisant suite à la création des bombes atomiques. La première à fonctionner est celle de Calder Hall, en 1956, en Grande-Bretagne. Notre consommation d’énergie explose…
Les énergies renouvelables sont connues depuis longtemps : le Soleil nous chauffe depuis toujours et sert à allumer des feux depuis l’antiquité ; les moulins à vent remontent au 7e siècle. La possibilité de production électrique par des photopiles a été découverte en 1839 par Edmond Becquerel. La recherche industrielle pour l’usage de ces énergies renouvelables ne commence vraiment qu’après le premier choc pétrolier, en 1973. Au début, les usages sont limités du fait du prix de conception mais, avec le temps et l’amélioration des rendements, puis la baisse du coût de fabrication… les usages se diversifient. Alors que le vent est d’abord une force et le Soleil une chaleur, la tendance industrielle dominante est de les convertir en électricité. Aujourd’hui, les prix deviennent compétitifs mais la plupart des projets visent à produire de l’énergie en plus et non à se substituer à d’autres (polluantes, limitées dans le temps et l’espace, dangereuses…). Pourtant, il était possible de faire autrement, ce qu’espéraient les écologistes depuis la naissance de leur mouvement.
Michel Bernard
(1) Marco Polo en parle dès le 14e siècle.
(2) Alain Gras explique dans son livre Le Choix du feu – Aux origines de la crise climatique (Fayard, 2007) que cela n’avait rien d’inéluctable.