Nous sommes au 24e siècle. Des historiens se penchent depuis la Chine sur les évènements climatiques qui ont précipité l’effondrement des sociétés et des structures politiques durant ce qu’ils nomment « la période de la Pénombre » (1988-2093), avec le « Grand effondrement » et les migrations massives à partir de 2073. Ils font une description malheureusement crédible de la manière dont se déroulent les phénomènes climatiques extrêmes, la montée des eaux, les tentatives inefficaces de la géo-ingénierie pour y remédier, et finalement la disparition d’une grande partie de l’humanité par les exodes, les conflits et les épidémies. Pour ces historiens du futur, le plus stupéfiant est que l’humanité « savait ce qui se passait et pourquoi » mais n’a pas agi. En cause, deux idéologies : celle de l’économie de marché et celle du positivisme scientifique. Un récit d’anticipation remarquable écrit par deux historiens des sciences, même si leur vision du nucléaire, des agrocarburants et des OGM n’est pas des plus claires. GG
Traduction Françoise et Paul Chemla, éd. Les liens qui libèrent, 2014 120 p., 13,90 €