Il est toujours intéressant de se servir de ce que l’on a sous la main, de redonner vie à un objet jetable, que l’on remet en circulation en le transformant.
Votre matériel peut en effet se composer des objets qui, d’habitude, paraissent insignifiants et banals comme du carton d’emballage, des bouchons de bouteilles, des bâtons en bois, un clou, du fil de fer ou encore de la ficelle...
La récupe invite surtout à l’imagination, en détournant les objets du quotidien, en modifiant leur apparence... Si les matériaux sont « pauvres », les techniques et les compétences de bricolages sont réelles et intéressantes à pratiquer et transmettre (trouer, nouer, assembler, coller... ).
Dans ce domaine, quelques acteurs se sont déjà fait remarquer avec talent. J’accorde une place importante au sculpteur Alexander Calder qui a créé dans les années 1960 un cirque miniature très particulier. Il existe un très beau film de son spectacle qu’il jouait dans sa jeunesse, avec des personnages et automates animés réalisant de vraies prouesses acrobatiques dans une piste d’un mètre de circonférence : acrobates, clowns, animaux...
L’ingénieur indien Arvind Gupta est une autre personnalité originale et créative, qui publie de nombreuses vidéos et des notices sur Internet, pour apprendre la science en s’amusant : utiliser un peigne et de la laine pour observer un champ électrique, faire des expériences sur l’air avec des pailles, enseigner la géométrie avec des jeux faits en bâtons et en chambres à air ou avec des pliages de boîtes d’emballage... Il parcourt depuis une vingtaine d’années les écoles d’Inde pour partager son savoir faire.
Parmi les sons « bruicolés », le mouvement de « lutherie sauvage » s’intéresse à retrouver une approche créative et primitive de la musique, en produisant des sons avec des objets dont ce n’est pas la destination (cuillères, tubes, bouteilles, tuyaux, bassines...). Le musicien belge Max Vandervorst s’est beaucoup impliqué dans la diffusion de ce genre, avec des spectacles musicaux, des livres et la création d’une maison de la Pataphonie en Belgique.
Enfin, deux Montreuilloises proposent depuis peu « une Machine à Machins », qui permet aux enfants et à leurs parents de construire eux-mêmes leurs jeux avec des matériaux de récupération. Cette machine est en fait un distributeur de cacahuète détourné, installé dans l’espace public, à partir duquel on peut obtenir une boîte avec les matières et la notice pour construire son jeu. En voici quelques exemples : une fusée avec un rouleau de papier toilette, une voiture élastique, un pantin articulé, un bouchon funambule, le pic vert tambourineur, le grimpeur...
Alors, à votre tour, amusez-vous bien !
Si vous souhaitez m’aider dans ma rubrique sur les jeux écolos, n’hésitez pas à m’envoyer vos souvenirs, vos remarques :
Michel Scrive
42, rue Hoche, 93500 Pantin
mishelu@riseup.net
Quelques références
http://www.filmsduparadoxe.com/caldercat.html
http://www.arvindguptatoys.com/
Nouvelles lutheries sauvages, Max Vandervorst, éditions alternatives, 2006
http://lesmachineuses.wordpress.com/