Ils se nomment Bouygues ou Areva, Vinci ou Eiffage, ou encore EDF ou RFF… Tous vantent « le développement et l’attractivité » des territoires. Leurs œuvres se nomment Zac « d’écoactivités » ou projets « écosportifs », en passant par toute sorte d’« écosites » (mot très prisé des déchèteries). La dictature de la croissance peint en vert ses grands projets inutiles imposés (GPII). Une fois réalisés, beaucoup s’avèrent non rentables mais, en raison des fameux « partenariat » public-privé, l’Etat ou les collectivités compensent les déficits.
Cette folle course en avant pour le plus grand profit de quelques-uns connaît une opposition grandissante. Les luttes contre l’EPR, le TGV Lyon-Turin ou Notre-Dame-des-Landes sont devenues emblématiques. Mais même s’ils ne sont pas « grands », beaucoup de projets sont nuisibles : encore une décharge, et une zone de loisir, une zone de commerce en plus ! S’opposer à un GPII ne peut aller sans viser un autre mode de vie : moins de biens et plus de liens, moins de gâchis énergétique, matériel, humain, plus de démocratie.
Plusieurs conflits ont eu lieu depuis les années quatre-vingt*, d’autres sont aujourd’hui en cours. S!lence entend donner un aperçu de l’ampleur et du sens des projets inutiles imposés, mais aussi permettre de partager un peu d’expérience en matière de lutte, à la fois contre ces GPII et pour un mode de vie écologique. Une chose est sûre, pas de meilleur futur sans résistance préalable !
Marie-Pierre Najman
* Internet a la mémoire courte : les sites résistants disparaissent, ne restent plus que de rares articles çà et là, qu’il y ait eu défaite ou victoire...