Comme nous l’avons exploré dans notre numéro 390 (mai 2011) avec un dossier sur « l’envers de la Toile », internet n’est pas soutenable. L’énergie nécessaire à sa mise en œuvre ne cesse de croître (aujourd’hui, au moins l’équivalent du transport aérien !), les matériaux indispensables à l’industrie numérique sont pillés sans vergogne et se raréfient, et le « web » s’est révélé un atout formidable pour l’hégémonie de la finance et la marchandisation du monde. Bien qu’il ne soit pas dénué d’ambivalence parce qu’il dope aussi la circulation des témoignages et des savoirs, aujourd’hui, si nous avions vraiment le choix, utiliserions-nous autant internet ?
Certains affirment qu’on peut encore s’en passer : eh bien, nous y avons réfléchi puis nous l’avons tenté dans ce numéro (1) et nous en tirons le bilan ! Comment faisions-nous avant ? Existe-t-il des éditeurs ou des médias qui évitent internet ? Des questions à se poser car nous pensons que nous devrons tôt ou tard nous en passer, ou en limiter fortement les usages, soit progressivement à) cause de la montée des coûts de l’énergie et des matériaux, soit brutalement en raison des dégâts cumulés que notre mode de vie impose au climat, à l’eau, aux sols, à notre air et aux êtres vivants.
Nous avons interrogé un chercheur sur la probabilité et les modalités de ces différents scénarios.
Demeure la question : quelle transition inventer pour sortir des usages de plus en plus nombreux que nous avons de la Toile ? Il s’avère urgent d’y songer et de les expérimenter, ce que nous avons modestement tenté avec ce numéro. Avec l’aide de toutes les personnes, lectrices, lecteurs et correspondant.e.s, qui ont bien voulu jouer le jeu !
La rédaction de Silence
(1) Réalisé sans utiliser internet pour la rédaction et sans indiquer aucune référence à un site ou à un courriel