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Numéro 406 - novembre 2012
Gaz de schistes
La campagne française va-t-elle bientôt se transformer en une vaste mine à ciel ouvert pour nourrir le ventre insatiable des automobiles ? En coordination avec le collectif national « Non au gaz de schiste », nous découvrirons les dégâts de l’extraction dans d’autres pays, le situation politique et la lutte en France pour empêcher que se mette en route l’exploitation de ces gaz. Mais au-delà, ce sont nos besoins en pétrole qui doivent être réévalués, alors que le pic pétrolier est en train d’être atteint.
Gaz de schistes Non à la fuite en avant !
Ce qu’on a appris des Etats-Unis (P. F. Laraleuse)
En France, l’heure est à la mobilisation (P. F. Laraleuse)
Les complaisances de l’Union européenne (P. F. Laraleuse)
Exploration et concession, deux phases d’un même processus (Claire Revol et Nicolas de Metz)
L’ère des énergies extrêmes a commencé (Agnès Sinaï)
Agriculture biologique
Comment sortir de la logique du supermarché ? (Entretien avec Philippe Baqué)
Déchets
Les Compostiers, pour rendre la ville fertile ! (Gaëlle Ronsin et Guillaume Gamblin)
Commerce équitable
D’autres approches sont possibles (Entretien avec la fédération Minga)
Crise du livre
Trois éditeurs indépendants témoignent (Béatrice Blondeau et Jean-Marc Luquet)
Photos
Jouets-vous ? L’exposition qui se joue des clichés !
brèves
Vélo
Décroissance/Transition
Martine Lionnet « Silence, c’est comme une utopie à moitié réalisée » (Entretien Caroline Bojarski)
Alternatives
Nord/Sud
Société
Quand des hommes se disent féministes… (Léo Sauvage)
Femmes, Hommes, etc.
Politique
Santé
Les sénateurs pour le nucléaire ! (Dominique Lalanne)
Paix
Énergie
Climat
Fukushima
Nucléaire
Des études secrètes pour prouver la toxicité des OGM (Francis Vergier)
OGM
Environnement
Conférence environnementale, beaucoup de bruit pour rien ? (Michel Bernard)
Agenda
Annonces
Courrier
Livres
éditorial
Sortir de la boulimie énergétique ?
Dans l’histoire du "progrès", l’une des constantes est de profiter des techniques disponibles avant même de savoir quels en sont les inconvénients, estimant que les "générations futures" sauront poursuivre les recherches nécessaires pour résoudre demain les problèmes d’aujourd’hui.
Il semble que ce modèle ait atteint ses limites : aujourd’hui les problèmes s’accumulent plus vite qu’ils ne se résolvent et les théoriciens de l’entropie vous expliquent clairement que tout n’étant pas réversible, quand on produit un déchet ou un désordre, on ne peut pas toujours revenir à la situation originale.
Quand une espèce animale ou végétale disparaît — et elles disparaissent de plus en plus vite — c’est irréversible. Quand on produit de la radioactivité, c’est irréversible. Quand on dissémine dans la nature de nouveaux gènes par la manipulation du vivant (OGM et nanotechnologies), c’est irréversible.
Avec la problématique des gaz de schiste, nous nous heurtons à de nouveaux défis : on sait déjà que leur exploitation en Amérique du Nord est une catastrophe écologique et sociale (et peut-être demain financière). Peut-on sagement et logiquement refuser leur exploitation dans une société aujourd’hui — principalement à travers ses modes de déplacement — totalement dépendante du pétrole ?
Sommes-nous encore dans un régime politique supposé "démocratique" où la voix du plus grand nombre permet de stopper les projets de quelques-uns ? Comme l’explique Jean-Baptiste Fressoz dans un entretien à Silence(1), il existe, dans l’histoire, des exemples de renoncement à certaines techniques. Concernant les gaz de schistes, il ne s’agit pourtant pas seulement de critiquer une technique — la fracturation hydraulique — il s’agit d’amorcer, enfin, un débat collectif sur la transition énergétique : sauver la planète plutôt que notre consommation boulimique d’énergie.
Michel Bernard
(1) "Enfin du suspens dans l’histoire des techniques", Silence n°403, été 2012.