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Numéro 401 - mai 2012
Se former à la non-violence
La non-violence, au-delà d’une technique d’action collective et d’une sagesse de vie, est une véritable culture pour apprendre à traverser les inévitables conflits de la vie collective de manière constructive. Les mouvements engagés pour la non-violence ont développé une activité de formations en ce sens. Quels sont les apprentissages proposés dans celles-ci ? Silence a enquêté auprès de plusieurs organismes de formation et s’est intéressé au théâtre-forum, à la formation des jeunes au vivre-ensemble et à l’autodéfense des femmes.
Se former à la non-violence
Se former à une culture de non-violence (de Guillaume Gamblin)
Le théâtre forum, un outil pour apprendre à réguler les conflits (de Guillaume Tixier)
Apprendre à vivre ensemble (de Guillaume Gamblin)
Non, c’est non ! (de Jimmy Spinat)
Personnalité
Didier Genetier, l’amour du travail bien fait (de Bastien Yverneau)
Communication
La fonction Agora des lieux alternatifs (de Françoise Chanial)
Sortir du nucléaire
Les antinucléaires sont déchaînés (de Michel Bernard)
Nord-Sud
Calculez votre nombre d’esclaves (de Michel Bernard)
Portrait
Alexis Robert, fidèle lecteur et militant (de Béatrice Blondeau)
Politique
« Sans arme ni armure » (de Jean-Luc Porquet)
brèves
Santé
Pourquoi Hiroshima ? (de Dominique Lalanne)
Paix
Climat
Alternatives
Fukushima
Nucléaire
Énergie
Environnement
OGM
Nord-Sud
Femmes, Hommes, etc.
Le sexisme se cache même dans les petits coins (de Léo Sauvage)
Politique
Société
Agenda
Annonces
Courrier
Livres
éditorial
On ne naît pas « non-violent », on le devient…
Le groupe antinucléaire auquel je participe veut apprendre des stratégies et des techniques d’action directe non-violente.
Ma voisine est conductrice de bus et elle se trouve confrontée au quotidien à des comportements agressifs ou violents de certains usagers, mais aussi à des rythmes de travail de plus en plus difficiles à supporter.
Une amie veut construire un projet de vie collective mais souhaite apprendre à réguler les conflits de la vie quotidienne et à animer des réunions de manière constructive.
Mon cousin aimerait travailler sur son rapport à l’autorité et à la sanction dans l’éducation de ses enfants.
Qui peut prétendre ne pas se sentir concerné, dans au moins un aspect de sa vie, par la question de la violence vécue (institutionnelle, directe ou psychologique, dans l’espace public ou privé…), du conflit difficile à affronter ou à assumer, des difficultés relationnelles, ou encore de la recherche des meilleurs moyens d’agir pour transformer la société ?
La non-violence, au-delà d’une technique d’action et d’une éthique de la relation, c’est aussi une activité de formation, qui a pris forme ces dernières décennies, portée par des personnes qui étaient souvent au départ engagées dans des luttes sociales ou politiques. Des acteurs variés se sont depuis joints à eux.
Entre la formation à l’action directe et l’apprentissage de modes de communication plus empathiques, l’éventail est large. Mais apprendre à « communiquer » autrement est-ce suffisant, si cela ne prend pas en compte les rapports de domination structurels dans lesquels s’inscrit parfois la relation, si cela n’intègre pas la nécessité de remettre en cause les cadres injustes et de lutter pour leur abolition ?
La formation à la non-violence serait incomplète si elle aidait « seulement » à améliorer la qualité relationnelle sans servir à outiller les rapports de force pour transformer ses bases parfois inégalitaires. Mieux s’adapter à la société, oui, mais sans oublier d’adapter la société à nos rêves et à nos aspirations !
Guillaume Gamblin