A propos de l’ordinateur
Résistent ou attendent : 70/347
L’utilisent entre 0 et 1 h par semaine : 9
entre 1 et 5 h : 90
entre 6 et 10 h : 76
de 11 à 15 h : 36
de 16 à 20 h : 23
entre 20 et 25 h : 8
entre 26 et 40 h : 18
50 h et plus : 3
Ces lectrices et lecteurs s’en servent au moins pour la poste électronique, mais aussi pour le travail (gros usage), pour des loisirs divers et des recherches d’informations, en particulier “militantes”.
A propos du site de Silence...
Pensent que la création de ce site a été une bonne chose : 20 sur 347
Ne connaissent pas ce site : 228 sur 347
Connaissent ce site mais n’y sont jamais allé/es : 40 sur 347
En l’espace d’une vingtaine d’années, la fabrication et la réalisation de Silence ont été révolutionnées par internet. On y cite maintenant des sites et des blogs, non sans regrets pour quelques un/es d’entre vous :
"Silence sans internet, c’était très bien..." (Femme, 58 ans)
"Je croyais que vous ne vouliez pas collaborer à ç@ (...) SVP gardez le papier !" (Homme, 38 ans)
Pour d’autres, le site de Silence permet de consulter des vieux numéros, d’en consulter les index, et c’est un bon moyen pour faire connaître la revue.
L’internet a-t-il fait évoluer positivement l’engagement politique ?
Oui : 172
Sans réponse : 23
Ne savent pas : 32
Non : 56
Nous ont répondu par courriel : 10
Disent s’engager par internet : 10
Trouvent positif sur internet :
le partage de pétitions (10) l’info (116), les contacts (30), les actions (23), le débat d’idées (forum etc.) (8)
Quelques louanges
"Internet m’a permis de prendre conscience rapidement des enjeux de l’écologie politique (avec des textes, des vidéos). Il permet d’élargir les connaissances de ceux qui peuvent se le payer et facilite les relations politiques à travers la planète." (H, 24 ans)
"Les grands avantages d’internet sont la diffusion de masse sans intermédiaire, la décentralisation." (H, 35 ans)
"On signe en deux clics une pétition locale ou internationale. (...) Grâce à la rapidité du moteur de recherche, les dossiers syndicaux dont je m’occupe sont plus facilement gérables." (H, 49 ans)
"L’échange d’opinions, les discussions avec des gens au loin, l’accès à l’information sont beaucoup plus faciles, de même l’organisation de rencontres et d’événements." (F, 49 ans)
"C’est un formidable outil, j’aimerais que l’on puisse l’utiliser pour lutter contre l’individualisme galopant." (F, 66 ans)
"On peut espérer aboutir à une plus grande démocratie (on peut rêver...) !" (H, 60 ans)
Certain/es déclarent consulter le blog de Fabrice Nicolino et les sites Rue 89, Actuchômage.org, Médiapart, Rezo.net.
Des réticences
"Gare à "la facilité de tomber dans l’engouement et des actions bidons tels des e-pétitions." C’est "démotivant devant la multiplicité des luttes à mener, (...) on s’y épuise." (H, 63 ans)
"On a l’impression de donner son avis avec, mais on se donne surtout bonne conscience." (F, 29 ans)
"On s’y perd, on y passe beaucoup de temps." Avec Internet on est en face de "l’impasse de l’horizontalité totalement informelle : circulation d’info désordonnée, inutile, voire de rumeurs". (H, 26 ans)
"Trop d’informations tue l’information !" (cité par 10 d’entre vous)
"Il faut se méfier des fausses infos, et ce qui prend du temps fait perdre du temps en limitant ainsi les relations humaines directes." (H, 66 ans)
"On se voit moins et d’aucuns pensent qu’on peut militer en restant assis devant son écran... Mais internet détruit les liens sociaux et dilue l’importance de l’action. En fin de compte, (...) il disperse les énergies, il nous renferme dans notre solitude devant un écran colorié." (H, 61 ans)
"Internet incite à tout informatiser, robotiser. Face aux savoirs ancestraux, il ne plantera pas une carotte ! Il est adapté à nos pays riches responsables du pire. Je préfère m’en passer, c’est une invention de l’armée tout comme le GPS…" (H, 42 ans)
"Il a des effets très pervers sur les adolescents : ‘éléments de no-life’ MSS messager et YouTube." (H, 24 ans)
"Les inconvénients sont les cultes de l’accumulation et l’accroissement exponentiel de l’information, symbolisés par Google." (H, 35 ans)
"Le monopole en place passe aussi par Internet." (H, 42 ans)
"Internet est trop parcouru par le libéralisme et devient aussi nuisible que la TV." (F, 45 ans)
Des craintes, des doutes
"Cette magie ne tient que par quelques fils (électricité, ordinateurs, câbles...) et surtout grâce à l’absence de censure... mais jusqu’à quand ?" (H, 30 ans)
"Peut-être a-t-on la possibilité de sensibiliser un grand nombre de personnes assez rapidement, mais les sensibilisons-nous en profondeur ?" (H, 46 ans)
Internet est-il compatible avec l’écologie ?
Je ne sais pas : 23
Oui : 138 dont 23 car c’est un simple outil et 40 à condition de le modifier
Non : 90 dont 50 parce qu’il est énergivore et polluant, d’autres parce qu’il encourage la surveillance, et d’autres parce qu’il favorise un engagement et des liens virtuels
Quelques avis positifs
"Il y a la réduction du temps de déplacement, de recherche, de coût du transport..." (H, 49 ans)
"Ce moyen de culture a moins d’impact que nombre de futilités qu’il est urgent de faire disparaître." (H, 50 ans)
"Je crois qu’il vaut mieux organiser une réunion entre des militants de divers pays via Internet plutôt qu’en les réunissant par avion. Le sommet de Copenhague est un exemple d’incohérence." (H, 46 ans)
"Internet a un coût écologique... mais beaucoup plus faible que celui des déplacements (lorsqu’ils ne sont pas à pied ou à bicyclette !) ou du papier (des journaux, revues, tracts)." (H, 64 ans)
"Habitant dans un petit village (...), j’économise de nombreux déplacements (...), je commande mes livres (...), des vêtements (...). Les conférences téléphoniques (...) me permettent de travailler chez moi (...). L’e-mail permet des échanges d’infos rapides en économisant le papier (...). Globalement, je vis Internet comme une simplification des démarches administratives ou des recherches, libérant du temps pour vivre des relations ‘face à face’ de qualité…" (F, 48 ans)
Des critiques
"Il y a quand même un côté négatif : l’isolement et le coût électrique de l’ordi qui reste parfois longtemps allumé." (H, 49 ans)
"Quand bien même le gain écologique serait réel, on oublie que, à l’instar de beaucoup de nouvelles technologies, sa facilité d’utilisation, sa rapidité et son faible coût entraînent un accroissement considérable de son usage et créent de nombreux besoins."
Des suggestions
"Il faudrait faire un écobilan mondial de l’ensemble (...) de ce système ; il faudrait faire une comparaison avec l’impact environnemental du transport, de l’agriculture, (...) avec les anciennes solutions (médias papiers, radio etc.)." (H, 31 ans)
"Si Internet et la micro-informatique étaient utilisées de manière écologique et raisonnée, on pourrait éviter l’effet rebond et économiser du papier, des transports, etc. Mais il faudrait commencer par arrêter la course aux évolutions perpétuelles (...). Un ordinateur devrait pouvoir être utilisé 10 ou 20 ans..." (H, 54 ans)
"On peut généralement se servir d’un même outil pour détruire ou pour construire. Il en va de même pour Internet." (H, 55 ans)
"On peut utiliser son vieil ordinateur de 7 ans…"
"Un web libertaire (...) serait tout à fait compatible." (F, 45 ans)
Le présent dossier de Silence devrait conforter plusieurs des avis ici recueillis, en précisant leurs arguments. Et peut-être contribuera-t-il à faire évoluer certaines positions moins soutenables...
Mimmo Pucciarelli, Damien Bouveret, Marie-Pierre Najman
(Enquête de début 2010)
Effet rebond
Internet n’est qu’un moyen puissant pour d’autres fins. Il génère une augmentation de la consommation et des transports. Même la vidéoconférence encourage des échanges plus concrets...
Lire
Lire un journal ou un livre personnel consommerait autant que 3 h de télévision, mais le papier est renouvelable. Et en bibliothèque, il suffit qu’un journal soit lu 2 fois et un livre 100 fois pour que l’avantage énergétique aille au papier. (Rapport Ecotic p. 66)
Travailler
Le télétravail réduit l’absentéisme (en particulier pour maladie), mais pas toujours les déplacements professionnels. De plus, selon un sondage de 2002, 69 % des personnes interrogées pensent qu’ainsi leur temps de travail a augmenté, et les profits réalisés grâce à l’accroissement de leur productivité alimentent la croissance... (Ecotic, p. 69)