Numéro 367 - avril 2009


Eduquer ou apprendre ?

Éduquer ou apprendre ?

Une école pour vivre et grandir (de Édith Farine)
Le lycée autogéré de Saint-Nazaire (de Édith Farine)
Vers une éco-éducation ? (de Jean-Pierre Lepri)

Agriculture

Un paysage dans mon assiette ? (de François de Ravignan)

Économie solidaire

L’Équitable café (de Christophe Goby)

Après-pétrole

L’agriculture bio peut-elle s’en sortir ? (de Michel Bernard)

Crise

La puissance des pauvres (entretien avec Majid Rahnema et Jean Robert)

Livre

La haine de l’Occident (de René Hamm)

Action non-violente

Au delà de l’efficacité politique (de Guillaume Gamblin)

Téléphone portable

Libération, mode d’emploi (de David Sterboul)

Des roues et des rouets

Ekta Parishad (de Pablo, Tchandra, Julien)

Carnet de Sébastien Valette

Nyima Dzong

Brèves

éducation
habitat
alternatives
décroissance
femmes
santé
ogm
politique
climat
paix
nucléaire
énergie
nord/sud

agenda
annonces
courrier
livres

Éditorial

Éduquer ou apprendre ?

Il n’est de question (santé, consommation, gouvernement(1), alimentation, civilité, chômage, etc.) dont on ne finisse par dire qu’on la règlera par l’éducation — celle des plus jeunes ou celle des adultes. D’autre part, nous avons tous été éduqués et nous en gardons un souvenir intime et vivace.Voilà pourquoi l’éducation — passée, présente ou à venir — est un sujet largement partagé
et avec une passion étonnante : l’éducation explique, en effet, notre état actuel et elle ne concerne rien de moins que l’avenir de mon enfant, de moi-même et de l’humanité. De là aussi notre insatisfaction : pas assez ceci, pas assez cela… pour nos aspirations si intimes et si sensibles. Si le malaise est notoire(2), sa nature et ses sources n’en sont pas clairement identifiées. Aussi les solutions, lorsqu’elles sont proposées, en toute bonne foi, ne résolvent pas pour autant le problème — quand elles ne l’exacerbent !

Pourtant, apprendre est un acte inné, naturel, tout comme respirer ou digérer. C’est en se rapprochant au plus près de sa nature que l’on peut espérer le libérer des entraves ou des carcans qu’à bien des égards sont devenues les éducations. Envisager le meilleur acte d’éduquer possible passe donc par une conscience et une connaissance profondes de ce qu’est l’acte d’apprendre.

Ce dossier de S!lence entend y contribuer et présente quelques démarches différentes au sein de l’éducation nationale, ainsi qu’une réflexion plus générale pour aller vers une éco-éducation.

Jean-Pierre Lepri

1. Le gouvernement parle de « faire davantage de pédagogie » pour faire mieux comprendre ses mesures.
2. Voir Eva Balint, L’Enfant malade de l’école, L’Harmattan, 2004 ; Anny Cordié, Malaise chez l’enseignant, Seuil, 2000 ; Laurence Janot, Le Stress des enseignants, Armand Colin, 2008 ; Françoise Lanteaume, La Souffrance des enseignants, P.U.F., 2008 ; ainsi que les différentes manifs (lycéens, étudiants, enseignants, chercheurs…), en février-mars 2009, et les plus de deux mille enseignants « désobéisseurs » : http://resistancepedagogique.blog4ever.com.