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Soyez idiot-e-s, rejoignez l’armée des clowns

Connaissez-vous l’armée des clowns ? Leur objectif : ridiculiser le pouvoir pour mieux le combattre. Mais surtout réhabiliter la joie de vivre dans le monde. Avertissement : ce texte reste quand même quelque chose de sérieusement débile.

L’armée clandestine de clowns insurgés et rebelles (le CIRCA) fonctionne sans chef et sans centralisation. Les clowns fonctionnent sous la forme de « troupeaux de clowns », soit des groupes affinitaires ayant une grande autonomie. Le premier communiqué date du 13 novembre 2003. Il appelait à manifester contre la venue de Bush d’égout au Royaume-Uni vantant les bienfaits de la guerre en Irak. On les a vus aussi au contresommet du G8 en Ecosse. Ce contre-sommet avait été impulsé par les activistes de Reclaims the street, groupe militant très imaginatif. Avec en partie à la tête, le colonel Klepto, alias John Jordan. En France, l’armée des clowns a débarqué au printemps 2005, après le forum social européen de Londres, par l’intermédiaire de la BAC (Brigade activiste des clowns) dont le QG est à Paris. Elle a poursuivi son offensive jusqu’à Marseille, Lyon, Clermont-Ferrand…

Rendre la pitrerie dangereuse

Le CIRCA vise à rendre l’art de la pitrerie à nouveau dangereux, à le ramener dans la rue, à se réapproprier son pouvoir de désobéissance et à lui rendre la fonction sociale qui fut le sien : sa capacité à perturber, critiquer et guérir la société.
Le CIRCA est une forme d’activisme politique qui unit les anciennes pitreries et l’action directe non-violente. Les clowns cherchent à incarner les contradictions de la vie, à être à la fois effrayants et innocents, sages et stupides, amuseurs et dissidents, thérapeutes et ridicules, boucs émissaires et subversifs.

Renoncer à la compulsion d’être intelligent

Pour cela de nombreux entraînements sont nécessaires. En effet, dévoiler le clown qui se cache en soi est un travail difficile. Trouver son propre clown, c’est apprendre à cultiver une façon d’être plutôt qu’une technique. On devient clown avec tout son coeur et ses pieds, l’on joue avec tout et avec chacun. Jouer nécessite de s’abandonner à la spontanéité, d’abandonner toute expectative de succès, de renoncer à la compulsion d’être intelligent…
La culture activiste est souvent paralysée par le désir de bien faire, l’action parfaite freine la créativité. Le clown sait que tout problème peut être une solution. Pour un clown novice, la difficulté est de se déconstruire et donc lâcher une certaine rationalité pour la créativité.

L’art de la confusion

Les clowns activistes existent pour la résistance dans les rues, pour faire de l’action directe et gripper les machines de l’oppression et de la violence. Pour eux l’art de la pitrerie est une force extrêmement efficace et opérante.
Ils ne se confrontent jamais à l’autorité car celle-ci est entraînée à la confrontation. Au lieu du conflit, les clowns activistes ont développé la tactique de la confusion : une certaine part de l’être (policiers, tortionnaires, autoritaires…) ne peut comprendre une résistance qui ne fait pas usage du conflit tout en ayant le pouvoir de parodier et de ridiculiser.

La cellule comme aire de jeu

Parce que le clown aime l’échec, des actes de répression peuvent devenir occasion de jeu. La cellule devient aire de jeu en s’y précipitant et en demandant à y retourner quand on les en renvoie. Pour les fouilles, le clown met plein d’objets idiots dans ses poches. Des policiers fouillant une armée de clowns se prêtent ainsi à un spectacle absurde.
Attaques de bulles de savons, tibiazookas, cacatapultes, plumeaux, se cacher dans les poubelles, se mettre à ramper ou avancer en courant et en rang comme une armée, pistolets à eau, confettis, ballons de baudruches, instruments de musique, etc. sont leurs armes.
Le plus inconfortable pour les forces de répression, c’est que les activistes clowns ne quittent jamais leur personnage de clown.
« Nous sommes vous », ont déclaré les zapatistes. C’est aussi faire revivre aux forces de l’oppression ce qu’ils ne souhaitent pas mettre au jour : l’abîme sans fond de leur propre folie.
Conclusion : comme vous l’avez compris-e-s, les clowns activistes sont à l’image de nos sociétés, fous.

On peut rejoindre la CIRCA en France en contactant les différentes brigades activistes.
- Paris  : La BAC, Brigade Activiste des Clowns, contact@brigadeclowns
- Lille  : Le CAC40, cac40lille@hotmail.fr, http://cac40.zeblog.com
- Savoie  : Le 73e BCA, Bureau des Clowns Affranchis, 73bac@no-log.org,
http://bca73.free.fr
- Grenoble  : Les RG, Rigolos grenoblois, http://rigolos-grenoblois. sansinteret.info
- Marseille  : Le CRI, Clowns résistants d’intervention), contact@criii.org, www.crii.org.
- Vendée  : Greenpitre, greenpitre@ no-log.org, http://greenpitre.
canalblog.com/

Sinon, il existe de nombreuses brigades de l’armée des clowns dans le monde, adresses suivantes :
- Le CIRCA en Angleterre : http://clownarmy.org
-  L’armée Danoise : http://www.klovne.net
- Les Clolonels Hollandais : http://www.clolonel.nl
- Le bataillon Belge : http://www.clownarmybelgium.org
- Le Brouhaha québécois : http://brouhahabatailon.spaces. live.com/

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