Numéro 362 - novembre 2008


Les jardins partagés

Les jardins partagés

Des manières de récolter et de partager (Marie-Pierre Najman)

Graines de démocratie (Entretien avec Alice Le Roy)

À plusieurs sur un territoire unique (Gilles Clément)

Violences conjugales

Briser le silence (Entretien avec Emilie Giraut)

Reportage fait à la main

La Rôtisserie, repas alternatifs et solidaires (Mathieu Colloghan)

Immigration choisie

La saignée du continent africain continue (Martine Toulotte et Elise Baumard)

Chasse

Un autre dialogue est possible (Entretien avec Nelly Boutinot)

Chorale

Musique en lutte (Christophe Goby)

Politique

Les écologistes peuvent-ils s’inspirer de Mai 68 ? (Entretien avec Irène Pereira)

Décroissance

Pour la croissance du bonheur (Claude Llena)

Carnet de Sébastien Valette

Terre rouge

Voyage

Des roues et des rouets (Pablo, Tchandra et Julien)

Brèves

agri-bio
décroissance
alternatives
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énergie
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environnement
vélo
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société
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politique

agenda
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Éditorial

On sème encore

"Le bout du monde et le fond du jardin contiennent
la même quantité de merveilles".

Christian Bobin

Il n’est pas toujours facile de faire passer un message politique.
Ainsi, les citadins ayant une culture de plus en plus « hors-sol », ils ont beaucoup de mal à comprendre l’importance de la campagne et de la nature dans leur vie de tous les jours.
Dans le livre Notre empreinte écologique, les auteurs(1) demandent aux lecteurs d’imaginer que l’on place une vaste coupole au-dessus d’une ville pour observer ce qui se passerait : les habitants mourraient très vite de manque de nourriture, d’accumulation de déchets et de gaz polluants.
Peut-on trouver un mode plus positif pour aborder la question ? Depuis maintenant une vingtaine d’années, des jardins collectifs ont vu le jour, avec peu à peu une mise en place de chartes de fonctionnement (cultiver en bio, être ouvert sur son quartier…).
Comme on le verra dans ce dossier, ces jardins partagés, dont l’objectif de production n’est pas toujours central, constituent un creuset de réflexion sur notre rapport à la nature et sur nos liens sociaux, une école de démocratie directe, un lieu de rencontres et d’enrichissements mutuels.
De même que les petits ruisseaux font les grandes rivières, ces jardins —comme les AMAP, les SEL, les réseaux d’échanges réciproques de savoirs — favorisent d’autres rencontres, d’autres réflexions, d’autres pistes pour un monde plus solidaire.
Aussi petite que soit la parcelle, elle n’en est pas moins un vaste champ d’expérimentation.

Michel Bernard

(1) Mathis Wackernagel et William Rees, éd. Ecosociété (Québec).