Nos grands partis politiques sont pour la libre circulation... celle des marchandises. De préférence des sous-sols du Sud vers les magasins du Nord. Pourquoi s’étonner que les habitants du Sud veuillent profiter de ces richesses en cherchant à venir eux aussi au Nord ?
Le processus de décolonisation mis en place dans les années soixante du siècle dernier entre la France et l’Afrique a été soigneusement négocié pour que nos multinationales puissent continuer à exploiter la richesse des pays colonisés, que ce soit par le contrôle politique des structures, le plus souvent dictatoriales,soutenues par notre diplomatie, ou par le contrôle des flux migratoires en fonction de nos besoins en main-d’œuvre, bien loin de tout souci humain.
Ce pillage facilite évidemment notre « croissance économique ».
Cette croissance qui, après avoir détruit le Sud, appauvrit aujourd’hui de plus en plus de monde également au Nord.Les années passent. Au Sud, les révoltes sont réprimées, les opposants disparaissent, le népotisme permet le maintien de la structure, les multinationales engraissent leurs complices.
Alors la liberté là-dedans ? Celle du renard européen dans le poulailler africain ? L’égalité, la fraternité : nos candidats aux élections vont saliver à l’évocation de ces mots dans les mois à venir. Mais ne comptez pas trop sur eux pour ouvrir les dossiers noirs de la Françafrique. Après avoir récemment traité de l’Afrique sub-saharienne (1), nous revenons sur ce dossier, cette fois-ci du côté du Maghreb.
Francis Vergier
(1) Voir Résistance à la Françafrique, Silence n°335