Numéro 332 - février 2006


Créons des médias alternatifs

Créons des médias alternatifs

Un dossier d’Esteban Montoya

Qu’est-ce qu’un média alternatif ?
Les différentes formes
Comment commencer... et continuer
Pourquoi multiplier les petits médias locaux ?
Quelles passerelles avec les médias conventionnels ?
Carnet d’adresses

Transports

Résistances au Lyon-Turin (de la Fédération anarchiste de Chambéry)

Lyon-Turin

actualités (de Vincent Peyret)

Faucheurs volontaires

Stratégie payante ? (de Michel Bernard)

Armes biologiques

Les assassins sont parmi nous (du Service civil lyonnais)

Economie alternative

Des hommes, des chevaux, une terre (d’Alban Labouret et Aymeric Mercier)

La Nef

Leconte est bon ? (de Michel Bernard et Jacques Caclin)

Alternatives

Auroville, une utopie en marche (de Catherine Mercier)

Brèves

Société
Environnement
Santé
Femmes
Paix
Politique
Energies
Nucléaire
Alternatives
Nord-Sud
Annonces
Courrier
Livres

Éditorial

Devenez un média alternatif

Parfois, nous avons tendance à rejeter une partie des problèmes du monde et leur non-résolution sur les médias qui, par leurs (dés)informations et leurs mauvaises nouvelles, nuiraient à l’activité militante et citoyenne (1). Mais n’est-ce pas un peu simpliste de rejeter la faute sur eux ?

Ne pourrait-on pas réagir autrement ? “Ne haïssez pas les médias, devenez un média !”, conseillait ainsi un jour le chanteur Jello Biafra. Cette expression a depuis connu un succès grandissant, devenant le slogan de sites activistes comme Samizdat.net.

Et c’est peut-être l’une des clefs des problèmes et questions que nous rencontrons actuellement. Nous n’avons pas les médias que nous méritons, voilà pourquoi nous devons nous réapproprier leur usage, en les créant nous-mêmes, en y participant, en informant et en agissant plutôt qu’en “consommant” les informations, de façon passive (2).

Etre bien informé et informer de façon constructive est sans doute une nécessité pour toute personne qui souhaite pouvoir vivre de façon lucide, en sachant de quoi il retourne, pour ainsi mieux agir.

Plus on connaît l’étendue de la palette d’initiatives, de couleurs, d’enthousiasmes, de luttes non-violentes et de fêtes qui ont lieu ici et là, et mieux se découvrent le plaisir et la capacité de pouvoir transmettre ces informations utiles et concrètes, ces liens et lieux, afin d’en faire profiter le plus grand nombre autour de nous !

Le timbre d’une voix nomade émettant de bonnes ondes, de l’encre-rage sur du papier, un courri’aile pour une manifestive qui vole et clignote d’écran en écran, une toile magique de liens... et nous voilà, loin des tristes mass médias, avec — enfin ! — des nouvelles fraîches de la planète. En avant route !

Esteban Montoya

(1) Les nombreuses manifestations dans la rue contre la montée de la précarité sont d’ailleurs souvent décrites comme l’expression de la “grogne étudiante et ouvrière”, alors que ces mêmes journalistes parlent de la “colère des économistes” quand les chiffres de la croissance sont inférieurs à leurs prévisions.
(2) Comme diraient les situationnistes, passons du spectacle de la contestation à la contestation du spectacle !