Écocide - Marée noire sur les droits de la personne

Ecocide « light » ?
Le 8 septembre 1995, Greenpeace présenta dans un palace berlinois la Gringo, variante « amincie » (consommation de 3 litres au cent) de la Renault-Twingo. Les « combattants de l’arc-en-ciel » avaient opté pour une opération de relations
publiques des plus classiquement racoleuses, la sexy Lynette Thorstensen dévoilant l’engin, avant de s’installer au volant, un sourire mutin aux lèvres.
Divers constructeurs européens œuvrent au développement de « super-minis ». La lutte pour le prix du marketing « alternatif » s’annonce impitoyable.
Le terme de « voiture écologique » s’avère un abus de langage caractérisé. Les véhicules individuels et les camions, en augmentation constante, apparaissent comme les principaux pollueurs et « tueurs de climat ». Plus que des aménagements techniques, la sauvegarde authentique de l’environnement nécessite des réponses politiques révolutionnaires.
Redéfinissons le concept de mobilité et de déplacement, rompons avec l’illusion de gagner du temps (pour quel mieux existentiel ?) en avalant les distances sur des bandes de bitume de plus en plus étendues, trouant des paysages ravalés au rang de décor.
La tapageuse propagande à propos du « carburant propre » occulte sciemment les conditions présidant à l’extraction de l’or noir. Les exactions perpétrées par des trusts pétroliers, en étroite complicité avec des régimes immondes comme au Nigéria ou en Birmanie, illustrent la corrélation entre écocide et négation des droits humains. Qui méconnaît la multidimensionnalité de l’écologie se trompe de lutte et de planète.
René HAMM