La décroissance affirme la radicalité des changements à opérer. Elle s’enracine dans le constat que nous vivons sur une planète aux ressources limitées, sur laquelle une croissance illimitée est illusoire. Le verdissement du capitalisme (développement durable, économie circulaire et autres « consommation responsable ») ne résoudra pas les problèmes actuels liés au réchauffement climatique, à l’aggravation des inégalités sociales, à l’emballement du capitalisme.
En 2002, neuf ans après un premier dossier, Silence édite un deuxième dossier sur la décroissance qui provoque un vaste débat. Et depuis, la revue n’a jamais abandonné ce terme. Bien au contraire, pour nous, la décroissance permet de réaffirmer qu’il est grand temps de produire moins et consommer moins pour que tout le monde sur la planète puisse mieux vivre.
Il s’agit de réfléchir aux moyens de sortir d’un modèle qui accule à des emplois nuisibles, qui conduit à l’aberration de l’obsolescence programmée, à l’innovation perpétuelle, à l’incessante pression publicitaire et à un « tout numérique » faussement virtuel. Nous promouvons au contraire la sobriété énergétique et technologique, des formes d’économies locales décentralisées, les biens communs qui échappent aux logiques marchandes, les bonheurs de la simplicité choisie.
Alors que le terme de décroissance est discuté au sein de la primaire écologiste, nous vous proposons un dossier thématique qui revient sur les forces et la nécessité de la décroissance, à travers une série d’articles parus dans Silence ces 20 dernières années.
Penser le monde avec la décroissance
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N°503 « Sortir de l’industrie de la fleur », octobre 2021 La décroissance pour les nuls Qui croit encore aux mirages de la croissance ? Alors que Le Monde diplomatique a donné la parole en février 2021 à Leigh Philips, journaliste fervent défenseur de la croissance, Silence publie la réponse de Timothée Parrique, docteur en économie et spécialiste de la décroissance, afin d’enrichir notre pensée.
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N°476 « Décroissance, où en est-on ? », mars 2019 Décroissants et des débats Quels sont les débats qui animent les acteurs et les actrices de la décroissance ?
Les sujets qui sont travaillés aujourd’hui ? Silence est allé interroger un certain nombre de protagonistes du mouvement décroissant porteu·ses d’une vision émancipatrice de celle-ci.
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N°369 « Avions, il est temps d’atterrir ! », juin 2009 A la mémoire de Murray Bookchin : écologie sociale et décroissance Le chercheur et activiste nord-américain, Murray Bookchin publia en 1952 une étude sur l´usage de produits chimiques dans les aliments. Depuis, il a cherché à proposer un projet politique autour du concept d’« écologie sociale ». Dans ses théories, il fit de la critique de la croissance économique comme unique projet civilisateur du capitalisme, un des aspects centraux. Mais il critiqua aussi les alternatives proposées à ce système. Dans les lignes qui suivent, nous commentons quelques-unes de ces questions en relation avec l´actuelle perspective de décroissance.
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N°439 « Écologie et féminisme : même combat ? », novembre 2015 Femmes, travail et décroissance Allier féminisme et décroissance implique de concilier des exigences qui paraissent à première vue contradictoires : comment accommoder la recherche féministe de l’égalité salariale avec la critique antiproductiviste du salariat ? La revendication de l’accès des femmes au travail productif avec la valorisation, par la pensée décroissante, du travail non marchand ? Un dossier de la revue Moins ! consacré au genre et à la décroissance (1), fait un intéressant tour d’horizon de ces questions.
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N°308 « Tous drogués ? », mars 2004 De la décroissance soutenable à la décroissance sociale Derrière les beaux discours sur le développement, les pays les plus puissants du monde, pour maintenir un partage inégal des richesses, mettent tout en œuvre pour organiser la misère des pays les plus faibles et pour piller leurs ressources naturelles.
La décroissance pour s’organiser ensemble
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N°476 « Décroissance, où en est-on ? », mars 2019 Cargonomia, une coopérative d’activités décroissante à Budapest Vincent Liégey, militant de la décroissance, a cofondé à Budapest une initiative qui allie transports doux et relocalisation de l’économie : Cargonomia. Il interroge ici les interactions entre expérimentation pratique et transformation sociale et politique.
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N°469 « Alternatives dans la Loire », juillet 2018 La Maison commune de la décroissance La Maison commune de la décroissance est née à la fin de l’année 2017. Il ne s’agit pas d’un bâtiment mais d’un processus collectif. Thierry Brulavoine explique comment a émergé cette initiative et quels sont ses objectifs.
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N°441 « Alternatives en Aude et Pyrénées-Orientales », janvier 2016 Can Decreix, un centre pour améliorer les alternatives décroissantes C’est peu de dire que le concept de décroissance a inspiré de nombreux textes de réflexion. Encore faut-il le concrétiser. Plusieurs chercheurs se sont associés pour développer un lieu de vie où s’expérimentent des pratiques frugales pour la planète.
La décroissance pour aider à transformer la société
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N°448 « Tout le monde en selle ! », septembre 2016 Décroissance et revenu de base Le débat sur le revenu de base s’enrichit régulièrement. Nous revenons sur le sujet avec Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet et Anisabel Veillot, co-auteurs d’ Un Projet de Décroissance – Manifeste pour une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (1) et membre du Parti(s) pour la décroissance.
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N°423 « Quelles solidarités sans croissance ? », mai 2014 Quel travail dans une économie de décroissance Dans une économie de croissance, la décroissance est synonyme de récession : elle se traduit irrémédiablement par la destruction d’emplois et la montée du chômage. Si la décroissance est donc souhaitable afin de réduire notre empreinte écologique, le seul moyen de la rendre acceptable sur le plan social consiste à sortir de l’économie de croissance et à repenser notre rapport au travail.
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N°423 « Quelles solidarités sans croissance ? », mai 2014 Quels mécanismes de solidarité dans une économie sans croissance ? Sécurité sociale, assurance chômage, retraites, minima sociaux : les principaux mécanismes de solidarité nationale hérités des trente glorieuses ont été conçus dans un contexte de forte croissance. A gauche, les critiques de la décroissance pointent du doigt les risques que celle-ci ferait courir : effondrement des prélèvements, baisse des budgets, endettement, mise à mort de l’Etat providence... Comment répondre à ces critiques ? Quelles adaptations ou quelles formes de solidarité complémentaires imaginer ?
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N°423 « Quelles solidarités sans croissance ? », mai 2014 Question des retraites dans une société sans croissance Dans son ouvrage intitulé Adieu à la croissance, Jean Gadrey consacre un chapitre à la question des retraites. L’auteur constate d’emblée que « les divers scénarios de financement des retraites d’ici à 2050 supposent presque tous (…) une croissance économique infinie ». L’idée arrange en effet tout le monde, car « si le gâteau grossit, on peut en distribuer une plus grande part aux retraités, dont le nombre relatif augmente, sans rien retirer à personne ». Malheureusement, ce scénario de croissance infinie ne peut plus être sérieusement imaginé : il faut donc réfléchir différemment à la question des retraites.