1er mars
- Japon : alors que le rapport de l’OMS est ridiculement rassurant, le gouvernement japonais proteste en estimant qu’il est encore trop alarmiste !
- Japon : comme chaque vendredi, il y a un rassemblement devant la résidence du premier ministre à Tokyo. Environ 3000 personnes sont présentes chaque semaine.
- France : du 1er au 8 mars, les personnes favorables à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, ont installé des grilles sur la place Kléber à Strasbourg sur laquelle, les gens sont invités à venir poser un cadenas.
2 mars
- Japon : selon une étude communiquée par Tepco, durant les neuf mois après l’accident en 2011, les travailleurs sur le site ont reçu des doses, malgré la rotation du personnel, 16 fois plus importantes en moyenne qu’avant l’accident. En 2012, ce serait seulement quatre fois… et cela devrait rester à ce niveau en faisant tourner 25 000 personnes sur 3000 postes. Le ministère de la santé a fait part de ses doutes sur ces données en rappelant que les données sur la dosimétrie ne sont pas fiables.
3 mars
- Japon : une étude de l’université de Hokkaïdo montre que plus les animaux qui vivent en zone contaminée sont haut placés dans la chaîne alimentaire et plus ils sont contaminés. L’étude mentionne des grenouilles à 6700 bq/kg.
4 mars
- Japon : l’Institut national des sciences radiologiques et l’Agence japonaise de l’énergie atomique ont mis au point une simulation pour étudier les doses d’iode radioactive que les personnes évacuées ont pu recevoir à la suite de l’accident : selon les itinéraires et les heures, les habitants évacués ont pu recevoir des doses qui varient de 1 à 100. Ainsi les habitants de Namié évacué le 23 mars 2011 en direction d’Adashi, les doses à la thyroïde sont estimées à 104 millisieverts pour un enfant d’un an, 53 millisieverts pour un adulte. Des médias ont critiqué la méthode : dans les hypothèses, il est estimé que tout le monde a été évacué en 48h alors que dans la réalité, les évacuations se sont étalées sur dix jours.
- Japon : selon une enquête de l’agence Jyodo auprès des exploitants du nucléaire, aucun ne croit à un redémarrage de réacteurs en 2013. Le ministre japonais de l’industrie a jugé impossible pour le moment de prévoir si des redémarrages de réacteurs pourraient avoir lieu en 2013.
5 mars
- Suisse : Greenpeace projette des images de la centrale de Fukushima sur les murs de la centrale de Mühleberg.
- Japon : selon une enquête du quotidien Maïnichi, 80 % des personnes évacuées n’envisagent pas de retourner chez elles. Seules 12 % vivent dans un appartement classique, les autres sont relogées par des organismes sociaux pour une durée maximale de trois ans, ce qui en inquiète beaucoup. 60 % ont des difficultés financières, 20 % se disent victimes de discrimination dans leur nouveau lieu de résidence. Selon une enquête d’Asahi, 26 % de ceux qui habitent encore la province de Fukushima souhaitent partir (contre 32 % un an plus tôt).
6 mars
- Japon : les médias annoncent les nombreuses manifestations prévues pour le deuxième anniversaire de l’accident : rassemblement le vendredi 7 devant la résidence du premier ministre à Tokyo, rassemblement dans un parc de la Tokyo, le samedi 9, rassemblements dans de nombreuses villes du Japon, le dimanche 10.
- Japon : Tepco demande une nouvelle fois l’autorisation de rejeter de l’eau radioactive en mer car la compagnie prétend ne plus avoir de place pour stocker l’eau. Avec 20 km évacués autour de la centrale, ce n’est pas vraiment la place qui manque, mais plus les cuves sont éloignées des réacteurs et plus cela coûte cher à gérer. Dans les faits, il y a à ce jour 930 cuves pleines contenant 260 000 m3 d’eaux radioactives avec une contamination moyenne de 1,3 million de becquerels par litre. Tepco estime qu’il faudrait pouvoir stocker 700 000 m3 d’ici 2015. Ce qui signifie clairement que la compagnie envisage déjà qu’il faudra refroidir les cœurs en fusion au moins encore deux ans !
7 mars
- Japon : l’Aacro (à Caen, www.acro.eu.org), à la demande d’associations japonaises a procédé à 25 analyses d’urine d’enfants de la région de Fukushima. Sept présentent une contamination faible, mais persistante, en césium. Trois des enfants contaminés vivent pourtant à 150 km de la centrale, un à plus de 350 km. Dans ce dernier cas, la contamination provient sans doute de la nourriture.
8 mars
- Japon : le directeur de Tepco reconnaît qu’environ 400 tonnes d’eaux souterraines s’infiltrent dans le sol chaque jour… et coulent ensuite vers la mer, ce qui explique le maintien d’une importante radioactivité au large des réacteurs. Pour que cessent ces infiltrations, Tepco envisage maintenant de noyer les réacteurs de ciment car le nombre de fissures est trop important pour espérer pouvoir stopper les fuites. Mais pour pouvoir couler du ciment, il faut d’abord être sûr que les réacteurs 1, 2 et 3 ne vont pas remonter en puissance si l’arrivée d’eau cesse… Tepco annonce que les injections d’eau pour refroidir les réacteurs pourraient durer encore quatre ans (soit jusqu’en 2017).
- Japon : le gouvernement estime que la seule fermeture des réacteurs, qui pourrait prendre de 30 à 40 ans, pourrait coûter plus de 100 milliards de dollars. Il faudrait ajouter la même somme pour tout ce qui touche à la décontamination, les aides aux personnes, les conséquences sur la santé… soit déjà 200 milliards de prévus… A Tchernobyl, on en est à plus de 1000 milliards.
- Japon : Tepco, lors d’une conférence de presse à l’approche du deuxième anniversaire de l’accident, lance un appel aux autorités, aux scientifiques japonais et à l’industrie électronucléaire pour leur venir en aide. Tepco annonce notamment être confronté à une pénurie de main-d’œuvre. Tepco a commencé à passer des annonces de recrutement dans d’autres pays, mais sans succès. Tepco reconnaît que la situation est en train de devenir pire qu’à Tchernobyl où 800 000 soldats soviétiques à l’époque s’étaient sacrifiés. Qu’attendent nos dirigeants d’Areva et d’EDF pour aller sur le terrain se confronter avec la réalité du nucléaire ?
- Japon : des études comparatives entre populations d’enfants de différentes régions ont été engagées pour vérifier si les pourcentages de kystes et de nodules au niveau de la thyroïde dans la région de Fukushima sont anormaux ou non. Des études faites par le ministère de l’environnement dans d’autres régions japonaises (Nagasaki, Kobé, Hirosaki et Kôfu), ne montrent pas de différences significatives avec la région de Fukushima.
- Japon : selon une étude faite auprès de 125 policiers qui ont encadré l’évacuation des populations les plus proches de la centrales, 41 % ont envisagé de démissionner, mais aucun ne l’a fait par solidarité avec les collègues et sens des responsabilités. 68 % ont eu peur de mourir.
9 mars
- Japon : à 14h46, dans l’ensemble du pays, une minute de silence est observée à la mémoire des 19 000 victimes du tsunami.
- Japon : 1650 personnes évacuées après l’accident de la centrale de Fukushima, introduisent un recours en justice pour demander à Tepco d’accélérer le processus de décontamination en pénalisant la compagnie électrique de 50 000 yens par jour (environ 400 euros) et par personne déplacée. Si cela aboutit, cela ferait, à la date de la plainte, selon les médias japonais, déjà 43 millions d’euros d’indemnités à verser.
- France : entre 15 000 et 20 000 personnes réalisent à Paris une chaîne humaine qui relie les différents lieux de pouvoir de l’industrie nucléaire dans la capitale.
- Japon : cité dans The Guardian (et repris dans Le Monde), Jun Shigemura, maître de conférences au département de psychiatrie du National Defense Medical College, fait le parallèle entre les ouvriers de Fukushima et les vétérans de la guerre du Vietnam : « Les salariés de Tepco risquent de suivre la trajectoire des vétérans de la guerre du Vietnam, qui se sont vus rejetés par la société à leur retour, ont fini sans abri, ont sombré dans l’alcoolisme et les drogues ou se sont suicidés ». Il dénonce le manque de considération pour ces personnes qui se sacrifient : Tepco a annoncé que plus de 70 % d’entre eux gagnent moins de 6 euros de l’heure alors que le salaire d’un ouvrier dans la région est en moyenne de 12 euros de l’heure.
- Japon : des experts indépendants ont vérifié les avis des experts de la NRA sur la présence ou non de failles actives sous certains réacteurs. Ces nouveaux experts arrivent aux mêmes conclusions… ce qui pourrait condamner définitivement de nombreux sites nucléaires.
- Japon : le nombre de nuits d’hôtel dans le nord de Tokyo où se trouve Fukushima a baissé de 20 % depuis 2010. Le château d’Aïzu-Wakamatsu, première destination touristique dans la préfecture de Fukushima, situé à 100 km de la centrale, enregistre une baisse du nombre de visiteurs de 45 % en 2011 et 27 % en 2012 par rapport à 2010. C’est bien peu au vu de la situation radiologique.
- Japon : des articles dans la presse japonaise s’interrogent sur la pénurie de personnel annoncée par Tepco : s’il n’y a plus assez de personnels pour la seule centrale de Fukushima, comment pourra se faire l’entretien des autres réacteurs du pays ?
- Japon : Canal+ dans son émission « effet papillon » montre un reportage où l’on voit des pelleteuses collecter de la terre contaminée sur le sol autour de Fukushima pour remplir d’immenses sacs en plastique qui sont ensuite utilisés pour réaliser une digue.
10 mars
- France : alors que l’IRSN vient de publier un rapport annonçant qu’un accident nucléaire pourrait coûter jusqu’à 430 milliards de dollars, le Journal du Dimanche publie un rapport interne du même organisme qui en 2007, en prenant les hypothèses les plus extrêmes, arrivent à la possibilité d’un accident nucléaire à 5800 milliards d’euros. Dans ce scénario, cinq millions de personnes devraient être évacuées, la zone contaminée atteindrait 850 000 km2 (plus que la surface de la France) et 90 millions de personnes seraient condamnées à vivre dans cette zone. Michèle Rivasi, député européenne EELV réagit en rappelant qu’un tel accident signifierait la fin de la démocratie et un Etat en faillite et de rappeler la chute du Japon sur l’indicateur de Reporters sans frontières portant sur la liberté de la presse : de la 22e à la 53e place en 2012. Et de conclure : le nucléaire est une énergie sans risque zéro… mais avec une potentielle facture à 12 zéros !
- Japon : environ 40 000 personnes ont manifesté contre le nucléaire à Tokyo, 11 000 à Osaka, 3500 à Kyoto… Il y a eu 300 autres manifestations le même jour dans tout le pays pour un total de manifestants estimé entre 60 et 80 000 personnes. C’est beaucoup moins que l’année précédente.
- Japon : le ministère de l’environnement annule un projet de suivi du génome des habitants de Fukushima au prétexte que la technique n’est pas au point. Il s’agissait de comparer le génome des parents à ceux de 500 enfants nés depuis l’accident pour y calculer le pourcentage de mutations génétiques.
- Japon : le gouvernement autorise la culture du riz partout, à condition que chaque sac de viande de cheval riz soit contrôlé. Cinq municipalités situées à proximité de Fukushima, disposant de 1500 hectares de rizières, ont pris des arrêtés pour interdire les semis.
- Belgique : 2000 manifestants défilent devant la centrale de Tihange.
- France : environ 600 personnes manifestent à la frontière franco-allemande pour la fermeture de Fessenheim. Une banderole est déployée devant la centrale de Chinon avec comme texte « FukuChiNON ».
- Argentine : quarante militants de Greenpeace réussissent à entrer dans la centrale d’Embalse, près de Cordoba, puis à grimper sur le toit du dôme du réacteur et à déployer une banderole avec « Danger nucléaire, dégage ! ». Tous ont été arrêtés. Greenpeace-Argentine a raillé les soi-disantes mesures de sécurité.
11 mars
- Japon : deuxième anniversaire du début de l’accident. 44 pays dans le monde (dont l’Europe), maintiennent des restrictions sur l’importation de produits alimentaires provenant du Japon. A Iwaki, le gouvernement avait programmé la décontamination de 9000 maisons pour cette date, concrètement, il n’y en a que 12. Selon un sondage d’ Asahi , entre 30 et 50 % des personnes évacuées, selon les communes, n’envisagent plus de revenir. Ce sont surtout les familles avec jeunes enfants. Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a promis d’accélérer la reconstruction dans la région de Fukushima… Si déjà, on arrivait à stopper les émissions radioactives, on pourrait ensuite parler de reconstruction ! Il a poursuivi en disant que le Japon sortirait de l’épreuve plus fort et à parler de résilience. Et comme tout politique, il a affirmé que « le pire est derrière nous ».
- Japon : 7 liquidateurs japonais sont morts sur le site en deux ans… mais aucun pour cause de radioactivité.
- Japon : Greenpeace publie un rapport sur les conséquences sociales de l’accident : familles et collectivités éclatées, faillites, divorces, dépressions, suicides, avortement…
- France : d’abondantes chutes de neige en Normandie provoquent l’arrêt de l’usine de traitement des déchets à La Hague. 200 salariés sont bloqués à l’intérieur. Il faudra 48 h et l’intervention de l’armée pour arriver à dégager les abords de l’usine et permettre au personnel de venir sur le site pour les relayer et redémarrer certaines unités. Selon la direction, en cas de danger, on aurait pu faire une liaison aérienne par hélicoptère.
- Italie : dans le nord-ouest de l’Italie (le long de la frontière française et suisse), 27 sangliers ont été contrôlés avec un taux de radioactivité dix fois supérieur aux limites autorisés pour leur consommation. Le ministère de la santé italien a informé que des lapins, des lièvres et des cerfs sont aussi à des taux élevés de radioactivité. La contamination en césium 137 provient du nuage de Tchernobyl de 1986.
12 mars
- Japon : selon le Tokyo Shimbun , 789 personnes sont mortes des suites de l’évacuation autour de la centrale. Surtout des personnes hospitalisées et des personnes âgées.
- Japon : selon un pointage réalisé par Tepco sur 4000 travailleurs, en septembre et octobre 2012, 47 % sont payés par une autre entreprise que celle qui a le contrat avec Tepco. Une sous-traitance pourtant interdite par la loi.
- Japon : une étude indique qu’en moyenne 30 % des familles de la région de Fukushima sont éclatées, le père restant pour travailler, femmes et enfants étant partis. Un taux qui atteint 46,7 % à Namié. Femmes et enfants sont relogés gratuitement selon un accord entre le gouvernement et les municipalités… mais cet accord prendra fin en 2014.
13 mars
- Japon, le quotidien Maïnichi a fait une recherche sur les personnes qui ont fait des recherches dans les zones touchées par le séisme et le nuage radioactif. Au moins 27 500 civils ont participé aux recherches pendant un mois aux côtés des policiers. Le quotidien en a retrouvé trois qui n’ont jamais eu de dosimètre pendant leurs interventions.
14 mars
- Japon : la consommation d’électricité dans le pays a baissé de 7,2 % entre février 2012 et février 2013.
15 mars
- Japon : le nouveau gouvernement renouvelle la commission chargée de conseiller le gouvernement sur les choix énergétiques. Six des huit conseillers ne sont pas renouvelés : ce sont les six opposés à une reprise du nucléaire. Le nouveau président de la commission est l’ancien vice-président du patronat japonais qui présidait déjà cette commission avant mars 2011.
- Japon : une équipe de chercheurs de l’Université des technologies et sciences de la mer ont fait des prélèvements réguliers de l’eau de mer à proximité des réacteurs de Fukushima. Alors que Tepco annonce que depuis juin 2011, il n’y a plus de fuites en mer, ces universitaires arrivent à la conclusion que depuis cette date, ce sont 16,1 térabecquerels (milliers de milliards de becquerels) qui ont été rejetés en césium 137… soit 73 fois plus que les rejets autorisés avant l’accident.
- Japon : environ 3000 personnes participent au 46e rassemblement devant la résidence du premier ministre à Tokyo. Comme tous les vendredis soir.
- France : un train de déchets radioactifs italiens qui devait rejoindre l’usine de La Hague est détourné vers le site de Bugey (Ain) pour attendre la réouverture de la ligne Caen-Cherbourg, sous la neige.
16 mars
- Japon : une étude a été réalisée à partir de l’analyse du positionnement des téléphones portables au moment du séisme et du tsunami, le 11 mars 2011. Au départ, les gens fuient le bord de mer dès l’annonce du tsunami, puis tout se bloque… du fait des embouteillages d’une part et du fait que certaines points de rassemblements n’étaient pas assez hauts pour ne pas être inondés.
- Japon : nouveau record de contamination dans un poisson pêché près de la centrale : 740 000 becquerels par kilos (7400 fois la limite autorisée pour la consommation).
- Japon : le nombre de plaintes en provenance de militaires américains présents au large de Fukushima au moment de l’accident augmente : ils sont passés de 9 à 26. Ils demandent réparation à Tepco pour avoir été pris dans le nuage radioactif suite aux mensonges de la compagnie sur la situation à la centrale de Fukushima.
18 mars
- Japon : toutes les communes situées dans un rayon de 30 km autour des centrales nucléaires doivent présenter un plan d’évacuation en cas de catastrophe majeure. Selon un sondage de la chaîne de télévision NHK, réalisé le 14 mars, sur les 135 communes et 21 provinces concernées, seules 46 % des communes sont dans les délais. Ces communes abritent 4,8 millions de personnes. Concrètement, seules 29 communes ont remis leur plan, 120 ont demandé un délai supplémentaire de six mois et sept autres d’un an. La question des embouteillages, du relogement et des soins aux personnes âgées sont les questions qui posent le plus de problèmes.
- Japon : à 19h (heure locale) le système électrique de la centrale de Fukushima connaît une importante panne et les piscines de stockage du combustible des réacteurs 1, 3 et 4 ne sont plus refroidies. Tepco indique que la température dans les piscines monte de 0,1 à 0,3°C par heure et que cela laisse quatre jours avant que la situation ne soit critique. Heureusement, l’alimentation électrique qui sert à injecter de l’eau dans les réacteurs en fusion n’est pas touchée : la perte d’injection d’eau pourrait très vite provoquer une élévation du cœur du réacteur et relancer la criticité et les relâchements de radioactivité.
19 mars
- Japon : Tepco indique avoir rétabli le courant de la piscine du réacteur n°1 à 14h20 (heure locale) soit après 19h de panne. Les piscines des réacteurs n°3 et 4 sont de nouveau alimentées à 20h, soit après 25h de panne. La température dans la piscine du réacteur n°4 était passée entre temps de 25°C à 30,5°C. Enfin le courant dans la piscine extérieure aux réacteurs est rétabli vers minuit après 29h de pannes. Il a fallu que travaillent 50 personnes en continu en zone très radioactive pour arriver à réparer les réseaux électriques.
- Belgique : les Verts au Parlement européen ont fait vérifier l’expertise de l’AFCN concernant les réacteurs fissurés de Tihange 2 et Doel 3. Ils en concluent que les vérifications engagées ne sont pas fiables et ne permettent pas de prévoir quelle sera l’évolution des fissures.
- Grande-Bretagne : EDF est autorisée à construire un réacteur EPR… mais le gouvernement refuse de garantir un prix d’achat du kWh, ce qui ne satisfait pas EDF qui sait ne pas pouvoir être compétitif contre le gaz ou le grand éolien.
- Japon : l’autorité de sûreté prolonge le fonctionnement des deux réacteurs d’Oï de juin à septembre 2013.
20 mars
- Japon : Tepco indique que c’est une souris qui a rongé un fil électrique qui est à l’origine de la gigantesque panne électrique du 18 mars. Son cadavre grillé a été retrouvé.
- France : EDF annonce que si l’on veut avoir une continuité dans la production d’électricité, il faut bien envisager de poursuivre l’exploitation des réacteurs actuels au-delà de l’âge de 30 ans, car rien n’est prévu pour les remplacer si on devait respecter cette limite d’âge. EDF reconnaît dans Le Figaro que cela nécessite de très gros travaux d’ingéniérie pour remplacer les pièces fragilisées par l’âge, mais que c’est moins coûteux que de se lancer dans la construction d’autres centrales électriques, nucléaires ou non. Ce qui n’est vrai que si l’on ne compte pas le coût des déchets sur le long terme, ni le coût du démantèlement (de plus en plus cher avec l’âge car la radioactivité augmente sans cesse), ni évidemment un accident grave.
21 mars
- Japon : Kepko, compagnie de la région d’Osaka, annonce que la France doit lui livrer du Mox pour le réacteur 3 de Takahama, selon un calendrier prévu de longue date… alors que la compagnie ne sait pas si ce Mox pourra être utilisé un jour.
- Japon : des experts analysent la panne électrique qui vient d’avoir lieu à Fukushima : alors qu’on est dans une centrale nucléaire où tous les scénarios de panne sont censés avoir été prévus, l’intrusion d’un rat ou d’une souris n’a semble-t-il pas été prise en compte. La publication de photos de TEPCO où l’on voit des câbles électriques sortir de groupes électrogènes placés sur des camions et courir sur le sol fait que certains s’étonnent de la précarité des conditions du chantier. TEPCO étant ruiné et sous perfusion financière de l’Etat, cela n’a rien d’étonnant, d’autant qu’il faut travailler en zone radioactive, et toujours dans l’urgence, même après deux ans de tentatives de contrôle des réacteurs. Plusieurs experts demandent que TEPCO soit relevé de ses fonctions et remplacés par une organisation sous contrôle directement de l’Etat.
- Japon : selon un nouveau sondage réalisé pour Adahi Shimbun, 55 % des Japonais souhaitent la sortie du nucléaire d’ici 2030, 12 % à une date ultérieure, et seulement 18 % sont pour le redémarrage des réacteurs.
- Grande-Bretagne : le site nucléaire de Sellafield (équivalent de l’usine de La Hague) est fermé à cause de la neige et des risques d’inondation.
22 mars
- Japon : selon les données officielles, la pollution marine s’amplifie : on trouve maintenant du strontium et du plutonium sur plusieurs centaines de km de côte. On trouve de l’américium dans les sédiments près de la centrale, des isotopes radioactifs hyper-dangereux et d’une durée de vie extrêmement longue.
- Japon : la situation financière de la catastrophe devient un imbroglio total. Alors que la majorité du capital de TEPCO appartient à l’Etat, les ministères envoient des factures à Tepco qui ne paie pas par manque de moyens… parce que l’Etat ne paie pas.
23 mars
- Japon : A Tokyo, la police essaie de démanteler les tentes d’indignés qui campent depuis le début de l’accident devant le ministère de l’industrie… mais 300 personnes arrivent rapidement sur les lieux et bloquent l’évacuation.
- Japon : 7000 personnes manifestent à Fukushima pour demander l’arrêt définitif des réacteurs de la province.
25 mars
- Japon : le quotidien Maïnichi révèle que depuis 2000, TEPCO finançait une soi-disant compagnie de marionnettes qui propose des spectacles pour les enfants dans les écoles et chez les particuliers. Exemple de spectacle : une maman ourse voit son petit qui part sur un morceau de banquise qui s’est détaché suite au réchauffement climatique. Une famille qui vit au 19e siècle souffre de ne pas avoir d’électricité. Le quotidien révèle que les marionnettistes sont en fait des salariés d’une agence de publicité. Ils continuent à être présents autour des centrales aujourd’hui. Le quotidien cite d’autres associations financées par les électriciens et qui continuent à percevoir des subventions d’eux malgré les difficultés financières actuelles.
- Japon : Tepco annonce que des indemnités vont être versées aux cultivateurs de shiitakés (un champignon très prisé dans la cuisine japonaise) jusqu’à Hiroshima à 1000 km au sud-ouest de Fukushima, ces champignons étant contaminés sur une bonne partie du territoire. Les champignons sont des concentrateurs de radioactivité. Cette annonce de Tepco confirme qu’une bonne partie du territoire japonais est maintenant contaminée.
27 mars
- Japon : la Société japonaise pour l’énergie nucléaire annonce un nouveau rapport sur la catastrophe en cours. Cette étude sera publiée en décembre prochain, mais on sait déjà qu’elle présentera une enquête auprès de 289 dirigeants de l’industrie nucléaire qui portera sur leur arrogance dans leur argumentation au moment du début de l’accident.
- Japon : une étude portant sur le taux de mortalité dans les maisons de retraites évacuées lors du séisme puis de l’accident nucléaire montre que le taux de décès la première année a été multiplié par 2,7.
28 mars
- France : Greenpeace projette sur la centrale de Fessenheim le message « Pourquoi seulement moi ? » et rappelle que d’autres réacteurs sont déjà fort âgés : Bugey (Ain), Tricastin (Drôme), Le Blayais (Gironde), Gravelines (Nord) qui devraient également être arrêtés.
- Japon : la compagnie d’électricité de Tôhoku annonce l’abandon de son projet de construire un réacteur nucléaire. Il était prévu à dix kilomètres du site de Fukushima daï-chi… Il reste officiellement onze projets de réacteurs dans les cartons. C’est le premier officiellement abandonné depuis le début de l’accident.
- Japon : 50 000 familles évacuées reçoivent une proposition d’indemnisation de la part de Tepco. Cette indemnisation concerne pour le moment uniquement les logements et prévoit une indemnité dégressive qui atteint zéro au bout de six ans.
29 mars
- Japon : Tepco publie un nouveau bilan sanitaire sur la période janvier-février 2013. Ce sont toujours les sous-traitants qui prennent les doses les plus importantes. On en est précisément à 3565 employés de Tepco et 22 653 sous-traitants qui sont passés sur le site depuis l’accident, soit 26 308 personnes au total. Ce chiffre n’inclut pas les pompiers et les policiers.
- Japon : Tepco publie une étude qui prend en compte 62 radio-éléments dans l’eau contaminée pompée tous les jours. Il en ressort que le plus préoccupant est le strontium qui atteint 122 millions de bequerels par litre.
- Japon : le quotidien Maïnichi a enquêté sur les denrées alimentaires. Alors qu’en 2012, le prix des fruits et légumes a baissé en moyenne de 0,2 % par rapport à 2009 sur l’ensemble du pays, la baisse est de 18,7 % sur les produits cultivés dans la région de Fukushima. De nombreux stocks ne trouvent pas preneurs au marché de gros de Tokyo… mais ce n’est pas grave : c’est utilisé dans l’industrie agroalimentaire (plats préparés et restauration collective). Du sushis à se faire !
- Japon : selon le gouvernement, le seul maintien des réacteurs à l’arrêt et leur entretien minimal coûte de l’ordre de 10 milliards d’euros par an aux compagnies électriques.
- Japon : environ 6000 personnes sont présentes au rassemblement hebdomadaire devant la résidence du premier ministre. C’est le premier anniversaire de ces manifestations.
30 mars
- Japon : fin de l’année scolaire. De nombreux établissements scolaires proches de la zone évacuée risquent de ne pas rouvrir devant le manque d’inscriptions pour l’année prochaine. Au Japon, un établissement ne peut pas compter moins de 40 élèves. Le lycée de Nazmié pourrait ainsi fermer.
31 mars
- Japon : alors que Tepco est en faillite et placé sous la tutelle de l’Etat, les médias relèvent que Tepco continue à payer sa cotisation de 15 millions d’euros par an à la Fédération des compagnies d’électricité dont la principale activité est de faire la promotion du nucléaire. Le quotidien Ashai relève que les experts gouvernementaux avaient déjà demandé la suppression de cette dépense mais que cela n’a pas été fait.
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