1er mai
- Canada : de violents incendies détruisent en partie la ville de Fort McMurray, dans l’Alberta… mais également un site de stockage de déchets nucléaires.
2 mai
- Europe : c’est officiel, le chantier d’ITER à Cadarache (Bouches-du-Rhône) compte au mieux 5 ans de retard et il manque au moins 4 milliards pour le terminer. Le budget initial a déjà été multiplié par quatre. Au mieux, selon ses initiateurs, les premières expériences de fusion auront lieu en 2035 ! D’ici là, les énergies renouvelables auront totalement détrôné le nucléaire. Le Parlement européen refuse de voter cette rallonge budgétaire.
3 mai
- France : alors que la chute du générateur de vapeur dans le réacteur n° 2 de Paluel, le 31 mars 2016, a été présentée comme étant sans conséquence, une réunion se tient aujourd’hui entre EDF, la commission locale d’information nucléaire et l’ASN (autorité de sûreté nucléaire) pour étudier la suite à donner à l’accident. Il règne une forte radioactivité dans le réacteur et il est craint que le béton sous la piscine de stockage soit endommagé… A la fin de la réunion, il est annoncé un arrêt jusqu’en mars 2017. Certains pensent que le réacteur ne pourra pas redémarrer.
- France : Les Echos annoncent que plus de 400 dossiers de suivi de fabrication ont été falsifiés dans l’usine du Creusot d’Areva.
- Japon : l’Institut de radioactivité environnementale de l’université de Fukushima a suivi l’évolution de la pollution dans l’océan Pacifique depuis l’accident. Après avoir touché les côtes de l’Amérique du Nord, deux ans après l’accident, la pollution s’est répandue vers l’équateur avant de revenir par le sud vers le Japon. L’Institut annonce un retour par le sud-ouest : la radioactivité a mis 5 ans pour faire le tour de l’Océan Pacifique dans l’hémisphère nord. Cette pollution est toutefois fortement diluée : 2 Bq/m3 au sud-est du pays.
4 mai
- Japon : le quotidien Asahi publie des témoignages de personnes qui ont travaillé en sous-traitance sur le site de la centrale de Fukushima. L’une d’entre elles raconte comment elle s’est retrouvée à travailler dans une zone où la dose reçue était telle qu’elle ne pouvait rester sur place plus de 10 minutes. Comme elle s’étonnait alors d’avoir un contrat d’un an, son employeur lui a affirmé que la dose reçue diminuait de moitié chaque semaine… ce qui est un mensonge : une fois la dose annuelle reçue, on ne doit plus travailler en milieu radioactif pendant un an ! Comme elle posait d’autres questions, elle a été licenciée. Pour une personne qui raconte, combien se font copieusement irradier sans le savoir ? Une autre témoigne avoir transporté des débris radioactifs à la main au lieu d’utiliser une machine, pour gagner du temps (et un cancer ?). Un avocat qui défend des travailleurs dénonce le recours à la sous-traitance où chacun prélève sur les salaires. Ainsi pour un versement de 43 000 yens par TEPCO, seuls 11 500 sont versés au sous-traitant.
5 mai
- Etats-Unis : l’Agence pour l’environnement révèle qu’un pic de radioactivité important a été relevé sur le site de Hanford (nucléaire militaire) le 28 avril précédent et que 47 personnes ont été placées sous contrôle médical. La radioactivité proviendrait d’une réaction chimique qui se serait déclenchée dans un site souterrain de stockage de déchets.
6 mai
- Japon : plusieurs laboratoires indépendants et citoyens sont nés depuis l’accident de Fukushima. Ils se sont mis d’accord pour élaborer ensemble une cartographie de la pollution radioactive des sols. A ce jour, une première carte permet de recenser plus de 1900 analyses.
8 mai
- Japon : TEPCO annonce un ralentissement des travaux pendant la période précédant le G7 qui doit se tenir les 26 et 27 mai à Isé, dans l’ouest du pays, à plus de 500 km de la centrale accidentée. Tous les travaux susceptibles de relâcher de la radioactivité sont suspendus. Alors qu’habituellement 6000 personnes travaillent sur le site, elles ne sont plus que 1000 jusqu’à la fin du mois. Cela nous interroge sur la distance à laquelle la radioactivité se propage jour après jour depuis plus de cinq ans.
- Japon : selon un bilan du gouvernement, après 1026 séismes entre le 14 et le 28 avril 2016 (dont 17 de magnitude supérieure à 5), 46 630 maisons ont été partiellement ou totalement détruites, 20 020 personnes ne disposent plus de logements, 49 personnes sont mortes directement et 17 indirectement (notamment en restant trop longtemps sans bouger dans leur véhicule). A ceci s’ajoute la mort de très nombreux animaux d’élevage : 750 bovins, 550 porcs, 10 chevaux et 540 000 volailles. A Aso, près d’un volcan, neuf sources d’eau chaude utilisées dans des établissements thermaux ont cessé de couler.
9 mai
- Canada : "Energie atomique" affirme que les déchets nucléaires stockés en souterrain à proximité de Fort McMurray n’ont pas été attaqués par les incendies. Par contre, des appareils de mesure contenant des sources radioactives utilisées en mécanique ont été détruits. Les incendies se poursuivent : le sol étant riche en schistes bitumineux, il brûle sur de grandes surfaces.
10 mai
- Japon : arrêt définitif du réacteur n°1 d’Ikata mis en service en 1977. C’est le 6e définitivement arrêté depuis l’accident de Fukushima. Il en reste 40 à l’arrêt et 2 en marche.
- Japon : la NRA, autorité de sûreté autorise le redémarrage de deux réacteurs de recherche à l’université de Kyôto à Kumatori et de l’université du Kinki à Higashi-Ôsaka. Ils font 100 W et 1 W… soit des puissances minuscules. Il y a six autres réacteurs de recherche en attente d’autorisation de redémarrage dont le plus puissant à l’université de Kyôto a une puissance de 5 MW.
12 mai
- Japon : Toshiba annonce une perte de 3,9 milliards d’euros. Parmi différentes raisons, la perte de 2,1 milliards du fait de la baisse de ses actifs dans Westinghouse, le constructeur de centrales nucléaires nord-américain.
13 mai
- Japon : le site InaGlobal.fr explique comment Dentsu, 5e groupe de communication dans le monde, qui gère 80 % des publicités dans la presse japonaise, fait pression auprès des médias pour qu’ils ne parlent pas trop des problèmes du nucléaire. Dentsu compte dans ses clients TEPCO, 10e annonceur le plus important du pays. En 2016, Reporters sans frontières a classé le Japon à la 72e place pour la liberté de la presse. Le Japon était à la 11e place avant l’accident de Fukushima.
- Japon : le gouvernement annonce avoir trouvé un site à Tomioka pour y enfouir les cendres des incinérateurs qui ont brulés les débris du tsunami et du séisme de 2011. Ces cendres sont radioactives et considérées comme des déchets. Elles seront coulées dans du béton avant d’être enfouies. Il y en a 730 000 tonnes. Sachant que les résidus solides représentent environ un tiers des produits incinérés et que le reste part en fumée, cela donne une idée de ce qu’ont relâchés les incinérateurs dans leur environnement.
14 mai
- Japon : selon une enquête du quotidien Maïnichi , aucune des onze communes situées dans le rayon des 30 km autour de la centrale de Hamaoka, ne souhaite son redémarrage. Les maires ont répondu vouloir attendre que l’accident de Fukushima soit terminé et qu’en soient tirées les leçons avant toute décision. Elles demandent que leurs populations soient consultés… alors que la loi prévoit que seule la commune d’accueil est concernée.
17 mai
- France : Ségolène Royal annonce que le gouvernement étudie la fermeture de plusieurs centrales nucléaires : Fessenheim (Bas-Rhin), Bugey (Ain) et Cattenom (Moselle).
18 mai
- Japon : Global Catastrophic Risks est un rapport annuel publié par Global Challenges Foundation , en collaboration avec l’université d’Oxford (Royaume-Uni). Il présente les accidents les plus graves qui peuvent survenir dans le monde… en extrapolant à partir de ceux qui ont déjà eu lieu. Dans l’édition 2016, il estime que la catastrophe de Fukushima a contaminé 32 millions de Japonais soit le quart de la population.
- France-Japon : Areva annonce un partenariat avec « Japan Nuclear Fuel limited “ pour former quatre spécialistes à la fabrication du MOX, en vue d’ouvrir un jour une usine au Japon. Les quatre Japonais se formeront sur le site de Marcoule.
- Japon : le gouvernement annonce un plan de relance de 62 milliards d’euros, principalement pour venir en aide aux régions touchées par les séismes du mois d’avril 2016. Shinzo Abe espère ainsi faire redécoller une croissance atone alors que des élections sénatoriales doivent se tenir cet été. L’annonce faite avant le G7 va se heurter aux désirs des institutions internationales qui demandent une réduction de la dette du pays (250 % du PIB).
- Japon : publication en français d’un rapport par l’IPPNW, Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Fukushima, 5 ans après (paru le 9 mars en anglais). Vaste compilation d’études scientifiques de différents pays. Des études sur les papillons montrent un taux de mutations génétiques important… comme les insectes se reproduisent rapidement, cela se voit tout de suite, alors qu’il faut plus longtemps pour une génération chez les humains ; ceci pour rappeler qu’on n’aura pas de bilan sanitaire complet avant au moins deux générations humaines, soit une cinquantaine d’années. Des études sur les singes montrent une baisse des globules rouges proportionnelle à la quantité de césium mesurée dans les muscles… Les médecins dénoncent le manque de données : pas d’évaluation sanitaire des rejets importants des premiers jours, absence d’étude sur certains isotopes radioactifs, en particulier le strontium-90. Ils s’étonnent des écarts d’estimation de radioactivité entre les données officielles et celles mesurées par des études indépendantes. Ils dénoncent le fait que l’Université de médecine de Fukushima, qui coordonne le programme de dépistage du cancer de la thyroïde soit financée en partie par l’AIEA, Agence notoirement liée au lobby nucléaire. Ils s’inquiètent de l’évacuation par le gouvernement des épisodes de recontamination qui se produisent dans toute la région… et jusqu’à Tokyo. Le rapport dénonce le fait qu’à part l’étude sur les cancers de la thyroïde chez les enfants (116 enfants souffrent déjà d’un cancer à évolution rapide), aucune autre étude n’a été lancée pour chercher d’autres conséquences sur la santé des populations : augmentations de fausses couches, malformations fœtales, leucémies, lymphomes, tumeurs solides et maladies non cancéreuses, toutes en augmentation autour de Tchernobyl. Ils demandent que des études épidémiologiques soient lancées qui distinguent quatre populations : les 25 000 personnes qui sont intervenues sur le site dans les premiers jours de l’accident et ont été très fortement contaminées ; les 200 000 personnes évacuées qui ont reçu des doses importantes initialement ; les personnes non évacuées qui continuent à recevoir chaque jour des doses de radioactivité ; l’ensemble de la population exposée à des doses de rayonnement à faibles doses, mais qui ingère de l’eau et des aliments contaminés.
- Japon : selon les statistiques de TEPCO, fin mars 2016, 46 956 travailleurs sont passés sur le site de Fukushima Daï-Chi dont 42 244 sous-traitants. 1203 personnes ne peuvent plus y travailler ayant atteint la limite de dose d’exposition pour cinq ans.
19 mai
- Japon : l’expert états-unien Arnie Gundersen rappelle que là où il y a du césium, il y a du plutonium et s’inquiète de l’absence de mesures prises pour détecter celui-ci.
- Japon : le Centre de contrôle des matériaux nucléaires, un organe gouvernemental qui supervise le contrôle du plutonium et d’autres matériaux sensibles a subi une attaque informatique en février 2015, mais n’a rien dit avant avril 2016. C’est en créant un espace de partage de fichiers qu’un employé a ouvert une faille dans les procédés de protection.
- Japon : la province de Fukuy, la plus nucléarisée du pays, veut taxer le combustible usé à hauteur de 8000 € la tonne après cinq ans de stockage. Cette mesure qui s’appliquerait aussi aux réacteurs arrêtés tant qu’ils n’ont pas été démantelés vise à obliger les compagnies à résoudre le problème des déchets. La province touche déjà 50 millions d’euros par an en taxant la puissance thermique des réacteurs. Cette nouvelle taxe pourrait rapporter 25 millions supplémentaires.
20 mai
- Japon : selon une étude de l’université de Fukushima, les rejets en mer en césium-137 atteindraient 3,5 millions de milliards de becquerels (3 500 000 000 000 000 becquerels). Et cela continue.
- Japon : un sondage indique que seuls 30 % des Japonais sont d’accord pour relancer des réacteurs nucléaires. Et 60 % des habitants de la province de Fukushima estiment que le gouvernement ne prend pas les bonnes mesures face à la catastrophe nucléaire.
- Japon : la commune de Naraha, située à 20 km de la centrale de Fukushima, a été évacuée jusqu’en septembre 2005. Cinq agriculteurs ont été incités à recultiver du riz en utilisant un engrais miracle qui limiterait l’absorption en césium. Quatre hectares ont été plantés pour une récolte en octobre. Les élus locaux espèrent que cette annonce va encourager le retour des habitants… mais pour le moment, 6 % des habitants ont accepté de revenir vivre dans leur maison d’origine.
- Canada : le gouvernement a envoyé des spécialistes du nucléaire sur place après que des relevés ont montré une augmentation de la radioactivité dans les fumées de l’immense incendie de Fort Mc Murray.
23 mai
- Japon : contredisant les communiqués du gouvernement, Toshihide Tsuda, professeur en épidémiologie environnementale à l’Université d’Okayama, affirme qu’un enfant vivant dans la province de Fukushima a aujourd’hui entre 20 et 50 fois plus de risques d’avoir un cancer de la thyroïde que dans le reste du pays. Il dénonce l’absence de suivi épidémiologique, les derniers chiffres communiqués parlant de 160 enfants atteints datent de fin 2015.
- Japon : Les Amis de la Terre protestent contre la suppression des aides gouvernementales, une mesure qui vise à forcer 55 000 réfugiés à revenir en zone contaminée d’ici mars 2017.
- Japon : devant des journalistes chinois de www.news.cn , Yoichi Tao, bénévole diplômé dans le domaine de la physique, fait la démonstration du mensonge organisé par le gouvernement. A Iidate, à 40 km de Fukushima, il montre un instrument de mesure officiel qui affiche 0,38 microsievert/heure. Il montre ensuite avec son propre appareil de mesure qu’en s’éloignant de ce compteur, les valeurs de radioactivité montent très rapidement et jusqu’à 10 fois plus ! Il explique que les autorités nettoient soigneusement le lieu pour que le compteur donne les valeurs les plus basses possible… mais que celles-ci ne se maintiennent pas dès que l’on s’éloigne de la "zone propre".
- Japon : TEPCO touche une 52e aide : 513 millions d’euros. Au total, l’Etat "prête" sans intérêt déjà 50,5 milliards d’euros. Naoto Kan, Premier ministre au moment de l’accident annonce que cela ne suffira pas : " Ce n’est pas assez, cela coûtera probablement plus de 240 milliards. Et je pense qu’ une décontamination en 40 ans est une vision optimiste".
- Etats-Unis : démarrage de la centrale nucléaire de Watts Bar 2 (Tennessee), premier réacteur mis en route dans le pays depuis 20 ans. Le permis de construire remonte à 1975. Sa construction a été arrêtée de 1988 à 2007. Donc elle démarre avec des parties qui ont déjà 40 ans ! Cela n’inversera pas la tendance qui est à la fermeture de plus en plus de réacteurs pour non-rentabilité.
- Etats-Unis : un colloque sur la santé et le nucléaire pose la question de la toxicité du tritium. Jusqu’à maintenant cet isotope radioactif de l’eau (H3O au lieu de H20) est annoncé par l’industrie nucléaire comme inoffensif. Au moment où des millions de m3 de tritium s’écoulent dans la mer au niveau de Fukushima et où chaque tour de refroidissement des réacteurs en pulvérise jusqu’à 20 min 3 s par jour, des médecins s’inquiètent de la possible absorption de cette eau radioactive alors que notre corps est composé de 60 à 70 % de molécules d’eau. Il est connu que ce tritium peut se fixer au carbone dans le corps humain et rester alors dans le corps… l’irradiant dangereusement. Les médecins dénoncent une tendance à sous-évaluer les dangers du tritium.
24 mai
- Japon : le gouvernement annonce qu’il ne renouvellera pas cette année les campagnes en faveur des économies d’électricité. Pour lui, les Japonais auraient pris maintenant de bonnes habitudes. Problème : comme le nucléaire est quasiment à l’arrêt, l’électricité est produite principalement par des centrales au charbon et le pays reste très fortement émetteur de gaz à effet de serre. Si ce n’est pour le nucléaire, les économies d’énergie pourraient être utiles pour la protection du climat.
- Japon : lors d’une conférence de presse, Naohiro Masuda, responsable en chef des travaux de TEPCO, reconnaît que personne ne sait où se trouve actuellement le combustible des réacteurs en fusion : " Dans le réacteur 1, tout le combustible est entré en fusion. Dans les réacteurs 2 et 3, 30-50 % du combustible restent dans la zone pressurisée, le reste a fusionné. Mais malheureusement nous ne savons pas exactement où il est ". Gregory Jaczko, qui a dirigé la Commission de régulation du nucléaire des Nations unies au moment de la catastrophe en 2011, redoute la suite : " Tous les robots ont été détruits par les radiations ", " Vous devez maintenant accepter le fait que tous les réacteurs, où qu’ils soient dans le monde… peuvent voir se produire ce type de catastrophe et libérer des niveaux importants de radiation" (…) " Il est possible que nous ne soyons jamais en mesure de retirer le combustible. Il faudra peut-être simplement le laisser-sur-place et l’ensevelir tel qu’il est".
25 mai
- France : après audition du président de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), Pierre-Franck Chevet, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, a décidé d’adresser au gouvernement une demande pour que les restrictions budgétaires ne concernent pas l’ASN, mais qu’au contraire soit accédé à la demande d’avoir 150 inspecteurs supplémentaires : le vieillissement des réacteurs entraine une multiplication des anomalies à surveiller et de plus EDF et Areva étant en difficulté financière, l’ASN a du mal à se faire obéir quand il s’agit de faire des travaux.
- France : selon Le Canard enchaîné , la chute du générateur de vapeur à Paluel-2 a fait de tels dégâts dans la piscine de stockage du combustible que la réparation n’est peut-être pas possible. Le réacteur pourrait être condamné à s’arrêter définitivement.
- Japon : TEPCO essaie toujours de geler le sol en amont des réacteurs accidentés de Fukushima pour empêcher l’eau souterraine de venir se contaminer au contact des installations, avant de rejoindre la mer. L’électricien reconnaît que cela ne marche toujours pas : il y a 10 % de la barrière où le sol ne gèle pas, car la réaction nucléaire est si intense dans le sol que cela chauffe plus que ne peuvent le refroidir les installations mises en place. Preuve que les réactions nucléaires se poursuivent… et donc que la radioactivité continue à être produite en quantité… donc qu’il y a toujours des rejets en mer et un nuage radioactif qui s’échappe du site.
26 mai
- Etats-Unis : un rapport du ministère de la Défense révèle qu’une partie des systèmes de contrôle de l’arsenal nucléaire fonctionne avec des ordinateurs vieux de quarante ans, avec des sauvegardes sur disquettes !
- Japon : selon Reuters , le gouvernement s’apprête à annoncer une baisse de la part du nucléaire dans le mix énergétique. De 50 % en 2030 prévus avant l’accident de Fukushima, on était déjà descendu à 20-22 % après l’accident, selon le plan de 2015. Cette fois, le nucléaire descendrait à 10-15 %. Cela validerait le fait que la moitié des réacteurs à l’arrêt ne pourront jamais redémarrer. Et que plus aucun ne sera construit.
- Japon : nouvelle condamnation de TEPCO à dédommager la famille de deux personnes de 86 et 97 ans, mortes lors de l’évacuation de leur maison de retraite. Ce n’est que le début puisque plus d’un millier de personnes n’ont pas survécu à leur évacuation au moment de l’accident.
- Japon : TEPCO publie des photos du réacteur n° 2 réalisées à l’aide d’une radiographie aux muons. On y voit que les morceaux de barre de combustible font moins d’un mètre ; or, ces barres font normalement quatre mètres. Les photos ne permettent pas de savoir où est exactement le cœur du réacteur. Selon TEPCO, 70 à 100 % du cœur aurait fondu, et se serait enfoncé sous le réacteur.
27 mai
- Japon : le gouvernement annonce la mise en place d’une commission pour sauver le programme de surgénération du pays. Un acharnement difficilement explicable. Le seul réacteur surgénérateur situé à Monju n’a fonctionné que 250 jours avant de tomber en panne, il y a maintenant plus de 20 ans. Son coût a dépassé les 8 milliards d’euros. En novembre 2015, suite à la découverte de nombreux dysfonctionnement sur le site, l’autorité de sûreté, la NRA, a demandé que l’on change d’exploitant. Depuis, aucun industriel ne s’est porté candidat… mais les têtes de mule japonaises qui gouvernent veulent continuer. Aussi têtues que nos têtes de mules françaises. La raison : la surgénération permet de justifier l’extraction du plutonium (en France à l’usine de La Hague, au Japon ce serait à l’usine de Rokkashô-mura à Aomori, usine construite, mais jamais démarrée). Or le plutonium peut servir certes à la surgénération, mais aussi (et surtout), à alimenter rapidement des armes nucléaires.
30 mai
- Finlande : TVO annonce que les négociations avec Areva sur la prise en charge du surcoût de l’EPR sont rompues. Le différend porte sur plus de 3 milliards d’euros.
31 mai
- Japon : un consortium de dix industriels finit de monter une éolienne flottante géante Hitachi de 7 MW et 120 m de haut à proximité du port d’Osaka. Elle sera ensuite installée en mer symboliquement à 20 km au large de la centrale accidentée de Fukushima. L’éolienne est prévue pour résister aux pires tsunamis.
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